Après avoir réalisé six acquisitions en 2010 et trois autres depuis le début de la nouvelle année financière, Richelieu (T.RCH) reste en excellente situation financière pour conclure d'autres emplettes, notamment aux États-Unis, où la récession immobilière crée des occasions. Actif d'un océan à l'autre au Canada, le grossiste de pièces de quincaillerie spécialisée est maintenant présent chez nos voisins du Sud, de l'Atlantique jusqu'à Chicago. La conquête de l'Ouest ne fait que commencer.

«Pour moi, Chicago, c'est l'atteinte d'un objectif que je m'étais fixé depuis le début de notre incursion aux États-Unis. C'est un premier pas dans le Midwest, vers l'Ouest», a dit Richard Lord, président et chef de la direction de Richelieu, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires qui s'est déroulée hier dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

«Ça donne à Richelieu des occasions de croissance pour beaucoup d'années à venir qu'il faudra faire étape par étape, avec la même sagesse que d'habitude.» En 20 ans, l'entreprise montréalaise a réalisé 45 acquisitions.

Les profits (" 29%), les marges brutes (en hausse de 1,9 point de pourcentage, à 14,3%) et les ventes (" 7,6%) pointent tous vers le haut chez Richelieu en 2010. Des résultats qui ne manquent pas d'étonner les observateurs, compte tenu de l'état du marché immobilier aux États-Unis et de l'abolition du crédit d'impôt spécial sur la rénovation résidentielle au Canada. D'ailleurs, les résultats financiers des centres de rénovation créent des déceptions, comme ceux de RONA.

Richelieu fait 80% de ses ventes auprès de fabricants d'armoires de cuisine, de meubles, de salle de bains, de portes et fenêtres et d'ébénisterie résidentielle et commerciale. De ses revenus, 3 dollars sur 4 viennent du marché de la rénovation. M. Lord a souligné que la construction se porte très bien dans l'est du Canada, où l'entreprise réalise 44% de ses ventes.

La croissance de Richelieu repose à la fois sur des acquisitions et sur la croissance interne. Cette dernière se nourrit de l'introduction d'une panoplie de produits novateurs chaque année - par exemple, un système de bacs de recyclage dissimulé à l'intérieur d'une armoire de cuisine - et par une équipe de vente dévouée. Environ la moitié des 1500 employés de Richelieu travaillent aux ventes, au marketing ou au service à la clientèle. Soixante-dix pour cent d'entre eux détiennent des actions de la société. Richelieu développe ses ventes en ligne sur Richelieu.com, où elles atteignent maintenant 6 millions par mois.

Le grossiste compte 36 centres de distribution et deux usines au Canada et 23 centres de distribution aux États-Unis. Il dispose de 75 000 articles en stock, dessert 60 000 clients, lesquels passent en moyenne 6000 commandes par jour. La direction prévoit des ventes de 500 millions pour l'exercice se terminant au 30 novembre 2011. Le dividende a été haussé à deux reprises depuis janvier 2010. Il est de 0,44$ par action annuellement. En décembre, Richelieu a en outre annoncé le rachat de 5% de ses actions en circulation en 2011.

Pas de retraite en vue pour Richard Lord

En point de presse, M. Lord a rejeté tout projet de retraite à court terme. La question se posait puisque le conseil d'administration (CA) a voté en 2010 une allocation de retraite de 1,7 million de dollars. La prime augmente de 100 000$ chaque année où M. Lord reste en poste d'ici 2016. Le président de Richelieu depuis 23 ans n'a pas de régime de retraite, ce qui est rare dans le cas de patrons de sociétés cotées en Bourse. Le CA a décidé de ne pas lui accorder d'options d'achat d'actions en 2010 et 2011 compte tenu de la mise en place de l'allocation de retraite.

Dans la matinée hier, Richelieu a rendu publics ses résultats du premier trimestre 2011, habituellement son plus faible de l'année. Le bénéfice net est resté stable à 7 millions sur des ventes de 113 millions, en croissance de 19%. À noter, la croissance organique de 15,1% des ventes aux États-Unis en un an, malgré une conjoncture difficile. La croissance totale aux É.-U se chiffre à 55,5%, en tenant compte de l'impact sur le chiffre d'affaires des cinq acquisitions réalisées depuis le début 2010. Les ventes au Canada sont en légère décroissance en raison de la disparition du crédit d'impôt sur la rénovation.