Le détaillant de produits électroniques Dumoulin, en restructuration judiciaire depuis la semaine dernière, est à la recherche d'investisseurs pouvant injecter entre 1 et 10 millions $ dans son capital-actions.

«On est en train de danser avec des gens. Il fallait qu'on se rende au bal des finissants, puis qu'on se mette belle pour trouver des gens avec qui danser. Là, on s'est fait inviter à danser», a déclaré le vice-président aux ressources humaines du groupe, François Lemieux, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne, jeudi.

Dans un avis publié mardi, le contrôleur de Dumoulin, le cabinet comptable Raymond Chabot, invite les personnes intéressées à se manifester avant jeudi prochain.

M. Lemieux a expliqué que la famille Dumoulin songeait à ouvrir la porte à de nouveaux actionnaires depuis quelque temps déjà. L'entreprise est actuellement la propriété de Jacques Dumoulin, de ses deux frères, de son beau-frère et d'un ancien président, Marc Mercier.

«Dans les 10 dernières années, on est passés d'une boutique de quartier à un joueur principal dans le marché de l'électronique au Canada, a relevé le vice-président Lemieux. Donc, si on veut avoir les moyens de nos ambitions, plus tôt que tard il fallait qu'on se trouve peut-être des partenaires pour nous épauler. La situation a fait en sorte qu'on a été obligés d'en arriver là plus vite. Mais c'est quelque chose qu'on évaluait déjà.»

Des investisseurs ont déjà frappé à la porte, mais François Lemieux refuse de les identifier. «Les joueurs qui se sont manifestés, ce ne sont pas des surprises, a-t-il indiqué. Ce sont des gens avec qui on a déjà eu des pourparlers dans le passé au sujet d'une association ou d'un partenariat potentiel.»

Fusion?

L'entreprise ne rejette pas du revers de la main la possibilité d'une fusion avec un autre détaillant, mais pas avec n'importe lequel.

«L'identité du Groupe Dumoulin, associée à ses valeurs fondamentales et à ce que ça représente sur le marché québécois, est essentielle à son succès», a affirmé M. Lemieux.

Si les circonstances l'imposaient, la famille pourrait céder le contrôle de l'entreprise fondée en 1946 par Eugène Dumoulin. «Tout dépend du genre d'arrangement qu'on aura avec nos créanciers», a noté le vice-président.

Dumoulin s'est placée à l'abri de ses créanciers la semaine dernière, en raison principalement des difficultés qu'a connues sa filiale de distribution de téléviseurs adaptés aux chaînes hôtelières, aux États-Unis. La compagnie doit 36 millions $ à ses divers créanciers.

«Notre problème n'a jamais été un problème de solvabilité à long terme, a soutenu François Lemieux. C'est un problème de liquidités et de flux de trésorerie. Il faut donc en arriver à une entente avec nos créanciers en premier lieu.»

Même si son chiffre d'affaires est passé de 160 millions $ en 2009 à 139 millions $ en 2010, Dumoulin demeure rentable, selon M. Lemieux.

Le détaillant a fermé la semaine dernière six de ses magasins, de sorte qu'il lui en reste 15. Dans la foulée, une cinquantaine des quelque 356 employés de l'entreprise ont été licenciés.

Outre les magasins qu'il possède directement, le groupe exploite un réseau de 89 magasins franchisés, dont une cinquantaine se trouvent à l'extérieur du Québec. Ces franchisés ne sont pas touchés pour l'instant par la restructuration judiciaire du groupe.