Le détaillant Costco de magasins-entrepôt pour membres veut agrandir encore son empreinte au Québec et en Ontario.

Le réseau pancanadien de Costco pourrait passer le cap des 100 établissements d'ici deux ou trois ans, et ce, peu importe les projets d'expansion au Canada de gros détaillants à escompte tels que Walmart et Target!

«Nous sommes rendus à 80 magasins-entrepôt. Mais il y a de la place dans le marché canadien pour au moins 110 en tout, au rythme de quatre ou cinq par année , indique Louise Wendling, numéro un de Costco Canada à titre de vice-présidente principale, en entrevue avec La Presse Affaires.

La région de Toronto, la plus populeuse au Canada, est en tête de liste des ambitions d'expansion de Costco.

Mais le marché québécois ne devrait pas être en reste. D'autant plus qu'au fil des ans, Costco a perfectionné son modèle d'affaires en réduisant de moitié le marché minimal pour chacun de ses magasins-entrepôt.

«Nous avions besoin d'un bassin d'au moins 500 000 personnes. Mais, depuis quelques années, nous pouvons fonctionner tout aussi bien avec 250 000 personnes», explique Louise Wendling.

Mme Wendling dirige Costco Canada depuis 25 ans, ayant fait partie de l'équipe initiale qui a amené Club Price au Canada en 1986. C'était alors un projet du détaillant alimentaire Steinberg, disparu depuis. Costco a fusionné Club Price en 1993.

Avec cette flexibilité d'exploitation, Costco envisage d'ajouter «au moins deux ou trois» établissements dans la grande région de Montréal, peut-être avec poste d'essence.

Le géant des magasins-entrepôt pour membres envisage aussi un troisième commerce dans la région de Québec. Costco pourrait peut-être s'implanter dans des villes régionales comme Drummondville et Rimouski.

Pour le moment, Costco est présente en région à Sherbrooke, Trois-Rivières, Chicoutimi et Gatineau. Mais elle demeure dépourvue de postes d'essence qui sont appréciés des clientsmembres dans trois magasins de la région de Montréal et à Saint-Jérôme, dans les Laurentides.

Un bémol toutefois : la réalisation de projets d'expansion de Costco demeure conditionnelle à la disponibilité de bons emplacements d'au moins 13 acres de superficie.

Et, surtout, à «un prix concurrentiel et raisonnable», insiste Mme Wendling après avoir déploré que des spéculateurs immobiliers se montrent parfois trop gourmands.

Cela dit, Costco ne craint-il pas d'accroître l'offre de gros magasins à escompte alors que d'autres géants de ce créneau tels que Walmart et Target lancent des expansions d'importance au Canada ?

Pas vraiment d'inquiétude directe pour nous, répond Louise Wendling, «tant que nous continuerons d'améliorer ce que nous faisons de mieux et de particulier dans le marché».

Et c'est-à-dire? «Offrir une gamme limitée mais très ciblée d'articles divers et de produits alimentaires de qualité au meilleur prix possible», résumet-elle en parcourant le magasin de la rue Bridge près du centre-ville de Montréal, l'un des 18 en tout au Québec.

Aussi, dans les coulisses de ces magasins-entrepôt, Costco a implanté une gestion d'approvisionnement qui mise sur un roulement très rapide d'un stock d'environ 3300 articles par magasin.

«Nous appliquons le concept de chasse au trésor'' pour fidéliser nos clients-membres. Ils reviennent pour des achats courants à prix moindres, tout en s'attendant à trouver des offres spéciales d'articles

de qualité à prix très réduits», explique Mme Wendling.

Manifestement, la formule a fait mouche. Avec 80 magasinsentrepôt, Costco Canada approche des 13 milliards de dollars de chiffre d'affaires parmi ses cinq millions de clients-membres.

Un tel volume revient en moyenne à 160 millions par magasin, plus que tout autre détaillant à grande surface.

«Le succès de Costco au Canada dépasse celui de la société mère américaine même aux États-Unis», a noté Keith Howlett, analyste en commerce de détail chez Valeurs mobilières Desjardins dans un rapport spécial publié en novembre dernier.