Noël rime avec poubelle quand on pense au gaspillage de papier et de plastique allant de pair avec le déballage des cadeaux placés sous le sapin.

Voilà un reproche que l'on ne peut plus faire à la Société des alcools du Québec qui a délaissé, comme chacun sait, le sac jetable, depuis le 1er janvier 2009.

Juste pour Noël, c'est près de 7 millions de sacs de plastique de moins dans l'environnement grâce à la politique du «zéro sac» de la SAQ.

Sur une période de 12 mois, l'économie grimpe à 40 millions de sacs de plastique de 2 et de 4 bouteilles et de 55 millions de sacs de papier, format 750 ml et 375 ml.

Il s'agit d'une estimation basée sur les quantités de sacs commandées en 2006-2007, dernière année avant la distribution des sacs réutilisables. Au moment du retrait du sac jetable, la SAQ parlait d'un volume annuel de 80 millions de sacs, moitié papier, moitié plastique.

En contrepartie de la disparition du jetable, la société a vendu environ 3 millions de sacs réutilisables en 2009, à un prix équivalent à leur coût de revient, de préciser Isabelle Merizzi, directrice des affaires publiques. Elle n'avait pas la statistique pour 2010.

La SAQ a été la première bannière commerciale d'importance à bannir le sac jetable. «Étant un monopole, elle n'avait pas à craindre de perdre ses clients au profit d'un concurrent. Elle pouvait se permettre d'être plus osée dans sa démarche», met en contexte Jeannot Richard, vice-président Opérations et développement chez l'organisme Recyc-Québec.

L'abandon du sac à utilisation unique se voulait d'abord une mesure écologique, mais elle a aussi entraîné des économies en espèces sonnantes et trébuchantes de l'ordre de 2 à 2,5 millions par année, toujours en se fiant sur les chiffres de 2006-2007.

La société d'État a déjà indiqué dans le passé que cet argent était injecté dans d'autres activités liées à son plan de développement durable telle l'introduction de boîte noire dans ses camions de livraison pour s'assurer que le moteur ne tourne pas inutilement au ralenti.

«La SAQ a vraiment donné l'impulsion aux autres», dit aujourd'hui Jeannot Richard. Depuis, les chaînes d'alimentation, Canadian Tire, les quincaillers vendent tous leurs sacs plastiques aux clients.

En 2005, selon Recyc-Québec, les Québécois consommaient 2,5 milliards de sacs plastiques. L'objectif est de réduire ce nombre de moitié d'ici 2012.

«Certains détaillants nous disent qu'ils consomment de 70% à 80% moins de sacs depuis qu'ils les font payer à leurs clients», dit M. Richard.

Recyc-Québec a commandé une étude mise à jour sur la consommation de sacs plastiques. Des chiffres frais seront disponibles le printemps prochain.