La chaîne québécoise Café suprême offre à ses créanciers de régler leurs dettes pour environ 2% de leur valeur. Pendant ce temps, l'actionnaire majoritaire de Café suprême, John Essaris, est à lancer une nouvelle chaîne de cafés, La Prep.

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Au cours des derniers mois, John Essaris a converti la plupart des établissements au Québec abritant des Café suprême en des cafés de sa nouvelle chaîne La Prep. «Dans certains cas, le changement n'est pas encore visible, car il faut faire des rénovations», dit John Essaris, président et actionnaire majoritaire de Café suprême.

Café suprême, qui a accumulé des créances d'un million de dollars avant de se placer sous la protection de ses créanciers en septembre dernier, offre 20 000$ à partager entre ses créanciers ordinaires. Il s'agit de 2% de la valeur de leurs créances. «Ce n'est pas une grande proposition, les créditeurs veulent toujours plus d'argent, mais l'entreprise a cessé ses activités il y a quelques mois et il reste très peu d'actifs dans l'entreprise, comme des verres de café», dit Herbert Davis du cabinet PSB Boisjoli, le syndic nommé par la Cour supérieure pour administrer le dossier.

Créée en 1980, la chaîne Café suprême opérait plus d'une centaine de cafés-restaurants au Canada, au Moyen-Orient et en Égypte avant de se placer sous la protection de ses créanciers et de rompre ses contrats avec ses franchisés en septembre dernier. Si ses créanciers acceptent sa proposition, Café suprême continuera-t-elle ses activités? «Je n'ai pas pris de décision», dit John Essaris.

John Essaris n'exclut pas la possibilité de continuer les activités de Café suprême tout en lançant sa nouvelle chaîne de cafés La Prep. «Une entreprise peut opérer deux marques de commerce, même trois. Nous détenons encore les droits sur Café suprême», dit John Essaris, dont le père James Essaris est l'un des deux associés de la chaîne concurrente Presse Café.

Café suprême devra toutefois déclarer faillite si ses créanciers rejettent sa proposition lors d'une assemblée le 23 décembre prochain. Pour être acceptée, la proposition doit recevoir l'appui de plus de la moitié des créanciers, qui doivent aussi détenir le deux tiers de la valeur des créances.

Dans le cas de Café suprême, le créancier Invecta Food Services, ancien franchisé de Café suprême à Victoria en Colombie-Britannique, détient à lui seul une créance de 680 000$ sur les dettes d'un million de dollars. «Ce sera à lui de décider, dit le syndic Herbert Davis. Je crois que la proposition a une chance honnête d'être acceptée.»

La proposition aux créanciers, qui prévoit le paiement en totalité des créances aux employés et aux créanciers privilégiés, doit aussi être entérinée par la Cour supérieure.