L'arrivée hier de la nouvelle collection de vêtements Véro, deux mois après l'entrée de chaussures du Groupe Aldo dans ses magasins, annonce le désir de L'Aubainerie de multiplier les associations marquantes afin d'attirer les foules. «On nous dit qu'on vend beaucoup depuis ce matin, par centaines de morceaux, a confié hier midi à La Presse Affaires Norman Décarie, PDG de L'Aubainerie. Ça donne le goût de signer des ententes avec d'autres gens du milieu artistique. Les fournisseurs aiment de telles associations.»

À l'initiative du fournisseur Jcorp, Véronique Cloutier a donné son aval à la production de 43 pièces «inspirées de sa garde-robe personnelle (...), classiques et empreintes de simplicité». Plus de 80 000 morceaux ont été achetés pour être vendus dans 41 magasins de la bannière québécoise. La collection occupe une surface allant de 100 à 500 pieds carrés, selon les adresses. «On parle d'une commande moyenne, indique Norman Décarie. Une commande de lancement. Mais il y a fort à parier que ce sera plus gros les prochaines saisons.»

Les chandails, pantalons, pyjamas destinés aux femmes de 25 à 45 ans se vendent à moins de 30$. Norman Décarie s'attend à vendre des centaines de milliers de morceaux annuellement. «On veut un produit de masse, à grand débit et non élitiste, dit le PDG. Des produits essentiels, pas flyés. Jcorp, fournisseur de L'Aubainerie depuis 25 ans, connaît notre structure de prix, nos critères d'achat et nos valeurs.»

«D'autres clients étaient intéressés à s'associer à Véronique Cloutier, mais pour des vêtements plus haut de gamme comme des robes de gala, affirme Alexandre Robert, président, division Québec, de Jcorp. Mais ce n'est pas ce qu'on visait. Ce n'est pas notre créneau.»

Le succès de la collection de vêtements athlétiques de Bruny Surin (autre projet piloté par Jcorp) motive également L'Aubainerie à s'unir à des têtes d'affiche. «Nous recherchons des associations qui ont une connotation forte auprès de la clientèle, explique Norman Décarie. Nous cherchons une façon de se faire apprécier davantage de la clientèle. Cela dit, on s'associe avec une personnalité pour les bonnes raisons. Véronique Cloutier a un capital de sympathie très élevé. Il y a peu de personnalités avec un tel rayonnement et un tel charisme.»

Faire appel à l'animatrice de Rythme-FM et des Enfants de la télé constitue un risque autant pour la personnalité concernée que pour le fournisseur, selon Jcorp. «Véronique Cloutier est une partenaire d'affaires, donc le risque est partagé», indique Alexandre Robert.

C'est toutefois Jcorp qui assume les dizaines de milliers de dollars nécessaires à la création et au lancement de la collection Véro. L'avantage de se lier à l'animatrice? «Celui de créer une marque de commerce, un lien de confiance rapide, estime Alexandre Robert. Il y a un grand avantage médiatique. La promo se fait par elle-même. Cela dit, on en fait plus aussi. Les attentes sont plus grandes de notre part et de celle de L'Aubainerie.»