Un coup fatal pourrait être porté jeudi à Alimentation Couche-Tard (T.ATD.B), qui livre bataille depuis cinq mois afin d'acquérir Casey's General Stores et de devenir la plus importante chaîne de dépanneurs en Amérique du Nord.

Les actionnaires de Casey's doivent alors se prononcer pour la première fois au sujet de cette saga en procédant à l'élection des administrateurs du conseil d'administration de la société de l'Iowa.

La plus récente offre d'achat - d'une valeur de 2 milliards $ US - soumise par Couche-Tard pour mettre la main sur Casey's arrive à échéance le 30 septembre. Toutefois, un rejet des administrateurs qui lui sont favorables pourrait mettre un terme aux efforts de la chaîne québécoise de dépanneurs, affirment des analystes de l'industrie.

«C'est la clé», a indiqué mercredi l'analyste Ben Brownlow, spécialiste de Casey's chez Morgan, Keenan and Co.

«Il s'agit de la dernière étape importante que Couche-Tard pourrait franchir pour prendre le contrôle de Casey's. S'ils obtiennent l'élection de quelques membres du conseil, je crois qu'ils pourraient avoir un pied dans la porte», a-t-il ajouté.

Le dirigeant de Couche-Tard a récemment reconnu que Casey's lui compliquait la tâche. La volonté de la société québécoise de négocier une entente à l'amiable dépendra vraisemblablement du résultat du vote de jeudi, à moins que Couche-Tard n'accroisse son offre pour une quatrième fois.

Casey's a entrepris de négocier avec 7-Eleven après que le géant américain des dépanneurs, qui appartient à une société japonaise, eut mis de l'avant une offre préliminaire de 40 $ US par action. L'entreprise de Laval a dit être prête à revoir son offre à la hausse à la condition que Casey's suive un processus juste et lui permette d'examiner ses livres comptables.

Si elle ne parvient pas à faire élire ses candidats au sein du conseil de Casey's, la société québécoise pourrait devoir bonifier son offre, actuellement de 38,50 $ US par action. M. Brownlow a cependant dit douter que Couche-Tard tente d'égaler la proposition de 7-Eleven.

«Je ne serais pas étonné qu'ils accroissent leur offre, mais compte tenu de leurs propos et gestes précédents, je ne m'attends pas à ce qu'ils le fassent», a-t-il affirmé.

La bataille pour la prise de contrôle de Casey's a été rude, chaque camp ayant lancé des poursuites et accusé l'autre d'avoir fait de fausses déclarations.

Cette semaine, Couche-Tard a accusé Casey's d'utiliser comme un écran de fumée l'intérêt que manifeste à son endroit 7-Eleven afin obtenir un vote favorable à ses administrateurs lors de l'assemblée annuelle de ses actionnaires, jeudi. En effet, les actionnaires ne connaîtront pas le résultat des discussions en cours au sujet de l'offre de rachat de 40 $ US par action de 7-Eleven au moment d'élire le nouveau conseil d'administration.

Quoi qu'il en soit, M. Brownlow a dit croire que Casey's décidera de poursuivre ses activités en tant que compagnie autonome, à moins de recevoir une offre supérieure à 40 $ US par action.

Le cours des actions de Casey's ont terminé la séance de mercredi à 42,83 $ US sur le marché Nasdaq, en baisse de 18 cents US, ou moins d'un pour cent, par rapport à son taux de clôture de la veille. Le titre d'Alimentation Couche-Tard a clôturé à 23,37 $, en hausse de 14 cents, à la Bourse de Toronto.