Il a longtemps hésité, mais le fondateur du Groupe MTY (V.MTY), Stanley Ma, a fini par se laisser convaincre. À partir de ce matin, les actions du restaurateur qui compte 25 bannières, dont Tiki-Ming, Sushi Shop et La Crémière, seront échangées à la Bourse de Toronto. Et il est même question de dividende...

«C'est une étape importante pour MTY», explique au bout du fil le Montréalais Stanley Ma, lui qui pouvait jusqu'à hier se targuer de diriger l'entreprise québécoise ayant la plus grande capitalisation du TSX-Croissance, à 212 millions de dollars.S'il a si longtemps hésité, c'était pour une question de coûts. Pourquoi payer de 75 000$ à 150 000$ de plus pour être inscrit à la grande Bourse quand la petite fait l'affaire? se demandait-il.

Sa réponse vient aujourd'hui en deux points. D'abord, ce transfert montre le long chemin parcouru par MTY depuis son inscription sous ce nom en 2003. Elle était auparavant enregistrée sous le nom Golden Sky.

Il y a sept ans, le titre de MTY valait 30 cents, comparativement à 11,31$ hier à la fermeture. Un investisseur qui a placé 1000$ dans l'entreprise en 2003 a aujourd'hui un pactole dépassant les 37 000$.

Le temps du dividende

L'autre raison pour faire le saut, ce sont les investisseurs institutionnels. Ces grands gestionnaires deviennent bien frileux quand vient le temps de mettre leurs billes à la Bourse de croissance. Ils ont donc fait pression sur M. Ma, qui se laisse désirer depuis quelques années. «Si j'avais écouté tout ce qu'on voulait que je fasse...» laisse tomber le Hongkongais débarqué à Montréal en 1968.

En entretien hier, M. Ma a été clair sur sa volonté d'offrir un dividende. «Si on ne fait pas de fusion ou acquisition majeure, on pourrait déclarer un dividende dans six à huit mois.»

Il est même en mesure de chiffrer ce qu'il entend verser annuellement à ses actionnaires: entre 3 millions et 4 millions, soit un dividende qui varierait entre 16 et 20 cents par action. Au cours actuel de l'action, cela équivaut à un rendement d'un peu moins de 2%.

À ce niveau, la direction de MTY conserverait 80% de ses flux de trésorerie pour continuer à faire croître le groupe. Une recette qu'elle a su maîtriser ces dernières années.

En 2009, les revenus de MTY ont fait un bond de 51% pour atteindre 51,4 millions. L'entreprise a ouvert 114 nouveaux restos rapides, en a fermé 47 pour un total de 67 nouveaux restaurants. Elle veut en ouvrir 75 autres cette année.

Un peu plus de 80% des revenus de MTY proviennent de franchisés, qui versent une redevance sur leurs ventes. À la fin du dernier trimestre, en février, l'entreprise avait plus de 20 millions dans ses coffres.

L'avenir? Ne parlez pas des États-Unis à M. Ma. Comme l'entrée à la Bourse de Toronto, c'est une autre des décisions qu'il se refuse à prendre, malgré les pressions qu'il sent. Son expansion, dit-il, sera «principalement au Canada».

L'autre marché qui l'intéresse, c'est le Moyen-Orient, où le groupe est déjà présent.

Hier, à sa dernière journée à la Bourse junior, le titre de MTY a pris 19 cents. Dans la dernière année, il a oscillé entre 7,85$ et 11,50$.

EN CHIFFRES

51,5 millions

Revenus de 2009, en hausse de 51%

25

Nombre de bannières

212 millions

Capitalisation boursière du groupe

LES PLUS GRANDES QUÉBÉCOISES AU TSX CROISSANCE*

> Junex: 127 millions

> Quest Rare Minerals : 124 millions

> Sensio Technologies: 106 millions

*En fonction de la capitalisation boursière