Une première convention collective vient finalement d'être imposée au magasin Wal-Mart de Saint-Hyacinthe, quatre ans après l'obtention de l'accréditation syndicale.

Le syndicat avait été reconnu le 14 janvier 2005, affilié aux Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC-FTQ). Le syndicat avait demandé la nomination d'un arbitre du travail en novembre 2005 afin de déterminer le contenu de la première convention collective.

Cette première convention, d'une durée de deux ans, prévoit des augmentations de 30 cents l'heure aux employés actuels du magasin, de même qu'un autre montant de 30 cents l'heure qui sera ajouté le 8 avril 2010, a indiqué mercredi à La Presse Canadienne le directeur québécois du syndicat des TUAC, Louis Bolduc. S'ajouteront également les augmentations possibles lors de l'évaluation annuelle de l'employé.

Dans sa sentence, l'arbitre du travail dit s'être basé sur une convention collective existante dans un magasin Zellers, un magasin qu'il a jugé comparable.

M. Bolduc indique que d'autres gains ont été obtenus, notamment le respect du principe de l'ancienneté lors du choix des vacances, des promotions, des mises à pied et des rappels d'employés.

Les employés obtiennent également le droit à une procédure de grief et d'arbitrage lorsqu'un différend survient dans l'interprétation de la convention collective.

De plus, un comité de santé et de sécurité au travail sera mis sur pied, a précisé M. Bolduc.

La direction de Wal-Mart, toutefois, affirme que c'est plutôt «le statu quo» qui a été maintenu et que les augmentations obtenues ne serviront qu'à défrayer le coût des cotisations syndicales.

La direction de Wal-Mart avait fermé son magasin de Jonquière, le 29 avril 2005, après que ses employés soient devenus les premiers en Amérique du Nord à obtenir une accréditation syndicale. Le magasin de Saint-Hyacinthe est le second.

Interrogé à savoir si la direction de Wal-Mart envisageait de fermer à son tour le magasin de Saint-Hyacinthe, le porte-parole de Wal-Mart Canada, Andrew Pelletier, a affirmé que «notre objectif a toujours été d'exploiter un magasin viable à Saint-Hyacinthe, qui peut continuer ses activités de façon efficace. Toutefois, nous ne pouvons spéculer sur la situation économique de quelque magasin que ce soit. Nous allons y aller étape par étape à Saint-Hyacinthe.»

Questionné sur le même risque de fermeture du magasin, M. Bolduc, du syndicat, a dit se croiser les doigts. «On espère que non. On espère qu'ils vont finalement comprendre que les gens ont le droit de se syndiquer, d'améliorer leurs conditions de travail. Ce que je sais, c'est que Wal-Mart a embauché des gens de ressources humaines, ce qui nous donne une indication qu'ils vont continuer à gérer le magasin», a dit le dirigeant syndical.

C'est le 4 octobre 2004 que la requête en accréditation syndicale avait été déposée auprès de la Commission des relations du travail pour les 208 employés du magasin de Saint-Hyacinthe. Il s'agit du même syndicat des TUAC qui avait réussi à syndiquer les employés du magasin de Jonquière.