Rite Aid (RAD) pourrait choisir de se placer en faillite pour réorganiser son imposante dette, héritée en partie de l'acquisition des pharmacies américaines de Jean Coutu (T.PJC.A) en 2007.

C'est ce qu'a fait valoir hier à La Presse Affaires l'analyste Margaret Taylor, de Moody's. L'agence de notation new-yorkaise a publié cette semaine une liste des 283 sociétés américaines les moins bien cotées, et Rite Aid en fait partie.

 

Moody's avait déjà abaissé la cote à long terme de Rite Aid le 23 janvier dernier pour la faire passer à Caa2 avec une perspective négative. L'agence s'inquiète du haut niveau d'endettement de la chaîne, de son déficit de flux de trésorerie disponibles et de la «sous-performance» de ses magasins. L'entreprise pourrait avoir du mal à refinancer certaines marges de crédit, estime Moody's.

«Tout le monde demande si la société pourrait va se placer sous la loi des faillites; c'est une option à sa disposition, a dit Margaret Taylor. Mais le fait de la coter Caa2 ne veut pas dire que nous croyons qu'elle va déclarer faillite. Il y a d'autres moyens pour les entreprises de réorganiser leur structure de capital.»

Jean Coutu, qui a vendu ses pharmacies Brooks et Eckerd à Rite Aid en juin 2007, détient toujours le tiers des actions la chaîne américaine. Le titre a sans cesse perdu de la valeur depuis la transaction, forçant la société québécoise à enregistrer des pertes comptables de plusieurs centaines de millions de dollars.

Rite Aid nie

La porte-parole de Jean Coutu, Hélène Bisson, s'est montrée peu bavarde hier quant aux récents rapports de Moody's sur Rite Aid. «On n'a aucun élément qui nous permet de dire qu'ils sont en difficulté financière au point de se retrouver éventuellement en défaut de paiement. Pour nous, c'est le statu quo.»

Chez Rite Aid, en Pennsylvanie, les commentaires de Moody's ont été très, très mal reçus. La société n'envisage aucunement la faillite et devrait même être capable de rembourser une partie de sa dette cette année, a martelé la vice-présidente aux communications, Karen Rugen. La dette à long terme du groupe s'élevait à 6,1 milliards US au 29 novembre.

«Nous avons suffisamment de fonds pour exploiter l'entreprise, ce qui inclut le service de la dette», a-t-elle dit.

Rite Aid a récemment remodelé son équipe de haute direction, en plus de réduire ses dépenses inutiles, ses stocks et ses dépenses d'investissement, a fait valoir Mme Rugen. Toutes ces mesures devraient porter fruit pendant l'année financière 2010, amorcée le 1er mars, a-t-elle ajouté.

Les ventes de Rite Aid ont baissé de 0,9% en février dans les magasins comparables. Le titre de l'entreprise a clôturé à 22 cents US hier à la Bourse de New York, en repli de 12%.