Des supermarchés Loblaws (T.L) battent encore de l'aile dans certaines localités du Québec, même plusieurs années après leur implantation.

Au point où les dirigeants du géant de la distribution alimentaire ont décidé de remplacer l'enseigne Loblaws de magasins québécois par celle de Maxi&Cie, plus performante comme supermarché à escompte.

 

De telles conversions d'enseignes ont eu lieu récemment dans deux supermarchés de Montréal (boul. Pie-IX) et de Saint-Georges de Beauce, après six ans de fonctionnement sous l'enseigne Loblaws.

Et d'autres conversions de ce genre pourraient survenir bientôt, selon le président de Loblaw, Allan Leighton.

«Au Québec, les premières conversions de supermarchés Loblaws en Maxi&Cie fonctionnent relativement bien. Nous déciderons au cours des prochains mois quels autres supermarchés Loblaws au Québec devraient être convertis», a indiqué M. Leighton au cours d'une téléconférence d'analystes financiers, hier, après la publication des plus résultats financiers de l'entreprise.

Cette rétrogradation de l'enseigne Loblaws au Québec s'effectuera avec le programme accéléré de rénovations de magasins que l'entreprise a mis de l'avant pour son exercice 2009.

Au moins 300 magasins dans toute l'entreprise seront touchés par ces investissements, mais à différents niveaux. Les budgets individuels par magasin varieront de 500 000$ jusqu'à 2 millions et plus, selon l'ampleur des travaux.

Au Québec, Loblaw compte encore 35 supermarchés de sa propre enseigne.

Tous ont été ouverts au cours des 12 dernières années dans de grands édifices bâtis sur mesure.

Cette implantation de Loblaw au Québec a aussi été marquée par son acquisition de Provigo, en 1998.

Malgré leur forte identification corporative, les supermarchés Loblaws sont demeurés en marge de leurs activités principales au Québec.

Ces activités sont centrées sur les quelque 510 supermarchés de tailles diverses et identifiés à Maxi, Provigo et Inter-Marché, notamment.

Le marché québécois difficile

Par ailleurs, depuis deux ans, en pleine tourmente de réorganisation, les hauts dirigeants de Loblaw ont admis avoir obtenu des résultats décevants sur le marché québécois.

L'entreprise avait même inscrit une charge spéciale de 800 millions à titre de radiation d'actif au Québec lors de ses résultats de fin d'exercice 2006.

Mais depuis, la haute direction de Loblaw a été complètement chamboulée. Et depuis quelques mois, son guidon principal a été confié à un gestionnaire d'expérience en commerce de détail, Allan Leighton, d'origine britannique et associé de longue date de la famille Weston, qui contrôle Loblaw.

Son mandat: accélérer et compléter pour de bon la remise en forme de Loblaw, qui requerra encore quelques centaines de millions de dollars en investissements.

Et ce, alors que le contexte économique est le plus inquiétant depuis des années pour la croissance et la rentabilité de l'entreprise.

«Cette année (2009) sera très difficile. Je ne crois pas que nous ayons encore vu le pire», a admis M. Leighton hier, au cours de sa présentation des plus récents résultats de Loblaw.

Résultats améliorés

D'ailleurs, Loblaw a présenté des résultats améliorés pour sa fin d'exercice 2008, malgré le gain particulier provenant d'une semaine d'affaires additionnelle (53 au lieu de 52).

Le bénéfice net du quatrième trimestre a atteint 188 millions, comparativement à 40 millions un au auparavant. Les ventes des magasins comparables (ouverts depuis plus d'un an) étaient en hausse nette de 2,7%, après correction pour la semaine additionnelle.

Par ailleurs, Loblaw a admis hier qu'un conflit de travail qui paralysait 12 supermarchés Maxi au Québec depuis la mi-octobre avait amputé «environ 1%» à la croissance de ses revenus au quatrième trimestre.

Ce conflit est en voie de règlement après une entente intervenue lundi soir, mais non sans la fermeture définitive de deux supermarchés.

En 17 semaines, ce conflit de travail aurait coûté au moins 120 millions à Loblaw en ventes perdues, selon les chiffres divulgués hier.

Mais sans impact notable sur la rentabilité du trimestre, a-t-on souligné au siège social.

Pour tout l'exercice 2008, Loblaw déclare un profit net en regain de 65%, à 545 millions, alors que son chiffre d'affaires progressait de 4%, à 30,8 milliards.

En Bourse, les investisseurs ont minimalement apprécié ces résultats, d'autant que Loblaw devra investir davantage dans sa restructuration.

Son action a reculé de 1,2%, à 33$, à la Bourse de Toronto, alors que l'indice de marché S&P/TSX était en baisse de 2,5%.