Les employés de Postes Canada ont déclenché cette nuit à 0h01 une grève tournante qui s'amorce à Halifax, Windsor, Edmonton et Victoria.

Aucun communiqué officiel annonçant la grève n'avait été émis au moment d'écrire ces lignes, mais une responsable des communications du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP), Emilie Tobin, a confirmé à La Presse tout juste après minuit que la grève venait d'être déclenchée.

Le débrayage touchera différentes villes ou provinces du pays chaque jour et durera 24 heures chaque fois, a indiqué le STTP. On ne sait pas encore dans quelles municipalités se déplacera la grève demain.

«En fin de semaine, Postes Canada avait la possibilité d'empêcher qu'une interruption de service commence lundi matin», avait déclaré plus tôt Mike Palecek, président national du STTP, dans un communiqué. 

«Mais, comme elle le fait depuis près d'un an, elle a plutôt préféré refuser de discuter des enjeux qui comptent pour nos membres.»

Il n'y aura donc pas de service de livraison ni de ramassage du courrier et des colis dans ces secteurs. Le syndicat s'est engagé auprès de Postes Canada à livrer les chèques de pension et d'aide sociale malgré la grève.

Les négociations pour le renouvellement de la convention collective des employés de Postes Canada durent maintenant depuis 10 mois, la précédente ayant échu en décembre 2017.

Les principales revendications des travailleuses et travailleurs des postes sont la sécurité d'emploi, l'élimination des heures supplémentaires obligatoires et de la surcharge de travail, de meilleures mesures en matière de santé et de sécurité, l'expansion des services et l'égalité pour les factrices et facteurs ruraux et suburbains.

«Au cours des dix dernières années, les conditions de travail des travailleuses et travailleurs des postes se sont détériorées parce que Postes Canada n'a pas su s'adapter à la forte augmentation du volume de colis ni régler les problèmes qui en résultent», a exprimé le STTP, lors du dépôt du préavis de grève mardi.

Quelques «terrains d'entente»

Samedi, le STTP indiquait déjà dans un communiqué que la partie patronale avait refusé une nouvelle proposition qu'il lui avait présentée, touchant la charge de travail, la précarité d'emploi et la rémunération des facteurs ruraux et suburbains. Laissant entendre le risque accru de débrayage, le syndicat affirmait néanmoins être prêt à négocier jusqu'à dimanche, minuit.

Postes Canada a déclaré que ses activités se poursuivraient malgré la grève.

La société d'État assure avoir présenté au STTP des offres significatives qui comprennent des augmentations de salaire, la sécurité d'emploi et des avantages sociaux améliorés et dit n'avoir demandé en retour ni concession ni recul.

Postes Canada a également affirmé avoir «trouvé un terrain d'entente sur certains enjeux» et s'être engagée à «collaborer de manière constructive sur plusieurs dossiers importants», soit les problèmes de charge de travail entraînés par l'augmentation des volumes de colis, les services financiers supplémentaires et la question de l'équité salariale pour les employés ruraux et suburbains.

Affilié à la FTQ au Québec, le STTP compte parmi ses membres 42 000 facteurs urbains et 8000 facteurs ruraux ou suburbains à travers le Canada.