Un arbitre a rendu une décision dans un différend de longue date sur l'équité salariale à Postes Canada, qui accorde aux facteurs ruraux une augmentation salariale considérable.

Selon un porte-parole de la société de la Couronne, un examen préliminaire de la décision indique que les travailleurs postaux en banlieue et en régions rurales pourraient voir leur salaire augmenter de 25 %, et profiter de gains au chapitre des avantages sociaux.

En excluant les avantages sociaux de ce calcul, l'augmentation du salaire annuel pourrait s'élever à 13 000 $ et sera rétroactive à 2016, a indiqué Cathy Kennedy, du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP).

«Nous sommes très satisfaits de (l'entente)», a-t-elle déclaré.

L'arbitre Maureen Flynn a transmis sa décision à Postes Canada et au STTP jeudi, après que les deux parties n'ont pas réussi à se mettre d'accord avant le 30 août.

Le syndicat avait fait valoir que les 8000 facteurs ruraux de Postes Canada - dont la plupart sont des femmes - étaient nettement moins bien rémunérés que leurs collègues urbains, qui sont majoritairement masculins.

La décision intervient alors que le STTP et la direction de Postes Canada continuent de négocier de nouveaux contrats avant la date limite du 25 septembre à minuit pour une grève ou un lock-out.

Postes Canada a indiqué dans ses résultats financiers du deuxième trimestre que le règlement du différend sur l'équité salariale pourrait coûter à la société plus d'un quart de milliard $. L'entreprise a précisé jeudi qu'un compte rendu complet des coûts sera inclus dans ses résultats du troisième trimestre.

La présidente du conseil d'administration de Postes Canada et présidente-directrice générale par intérim, Jessica McDonald, a qualifié la décision de Maureen Flynn de «réfléchie et détaillée» et s'est engagée à agir rapidement pour mettre en oeuvre les changements.

«C'est une décision extrêmement importante pour nos facteurs ruraux et de banlieue», a déclaré Mme McDonald dans un communiqué.

«L'équité salariale est un droit fondamental et la disparité salariale fondée sur le sexe est donc tout à fait inacceptable pour Postes Canada.»

Dans son jugement préliminaire de 176 pages rendu en mai, Mme Flynn avait donné raison au syndicat, jugeant que la méthodologie de la société d'État pour calculer les sommes dues n'était pas «raisonnablement exacte».

L'annonce de sa décision survient alors que les négociations se poursuivent entre les deux parties en vue du renouvellement de la convention collective. Si celles-si ne se concluent pas favorablement d'ici le 25 septembre, la grève ou un lock-out pourrait être déclenché.