Des prix plus élevés du carburant et du transport aérien ont contribué à faire grimper l'inflation en juillet à son plus haut niveau depuis septembre 2011, a indiqué vendredi Statistique Canada.

L'organisme fédéral a affirmé que l'indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 3 % d'une année à l'autre en juillet au pays, après avoir progressé de 2,5 % en juin.

Les économistes sondés par Thomson Reuters Eikon s'attendaient à une inflation de 2,5 %.

Le résultat a placé l'inflation à la limite supérieure de la fourchette cible de la Banque du Canada, soit de 1 à 3 %.

L'économiste de la CIBC Andrew Grantham a affirmé que ce relevé accentuait «au moins modestement» les chances d'une hausse des taux d'intérêt en septembre par la Banque du Canada.

«Nous continuons à croire à une hausse des taux en octobre plutôt qu'en septembre. Cependant, une grande surprise à la hausse du produit intérieur brut au deuxième trimestre pourrait faire pencher la balance», a écrit M. Grantham dans un rapport.

Les données sur le produit intérieur brut du deuxième trimestre devraient être publiées le 30 août.

Le dollar canadien a augmenté après la publication du rapport sur l'inflation, reflétant la probabilité accrue de taux d'intérêt plus élevés.

Au début de l'été, la Banque du Canada a prédit que l'inflation atteindrait 2,5 % - en raison de facteurs temporaires tels que la hausse des prix du carburant - avant de revenir à 2 % à la fin de l'année prochaine.

La Banque du Canada peut utiliser les hausses de taux d'intérêt comme moyen d'empêcher l'inflation de grimper à un niveau trop élevé. La banque centrale a relevé son taux directeur à 1,5 % plus tôt cet été.

La moyenne des trois mesures de l'inflation de base au Canada, qui exclut les données plus volatiles comme les prix à la pompe et qui est surveillée de près par la banque centrale, a atteint le mois dernier 2,0 %, comparativement à 1,96 % en juin.

Benjamin Reitzes, stratège canadien en matière de taux et de macroéconomie à la Banque de Montréal, a fait valoir qu'un mois ne forgeait pas une tendance et a souligné que l'inflation de base demeurait stable.

«À ce stade, je pense qu'il faudrait plus d'un mois pour vraiment changer le discours sur l'inflation», a-t-il affirmé.

«Le contexte général de l'inflation n'a pas beaucoup changé.»

M. Reitzes a noté que la Banque de Montréal continue d'anticiper le maintien par la banque centrale de son taux directeur au même niveau lors de son annonce du 5 septembre, ce qui serait suivi d'une hausse en octobre.

Les huit composantes principales de l'indice des prix à la consommation ont progressé d'une année à l'autre en juillet, l'indice des transports ayant été le plus important contributeur avec une augmentation de 8,1 %.

Une augmentation de 25,4 % du prix de l'essence et une augmentation de 28,2 % du coût du transport aérien par rapport à l'an dernier ont contribué à faire monter les prix à la consommation.

Les aliments achetés au restaurant ont également progressé de 4,4 %, tandis que les coûts d'intérêt hypothécaire ont augmenté de 5,2 %.

À l'inverse, les coûts des services téléphoniques ont diminué de 5,1 % et les frais d'hébergement pour voyageurs ont diminué de 4,1 % par rapport à l'an dernier.

Dans toutes les provinces, les prix ont augmenté dans une plus grande mesure d'une année à l'autre en juillet comparativement au mois précédent.

Au Québec, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 2,4 % en juillet, comparativement à 2,0 % le mois précédent.

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L'inflation a été de 3,0 % en juillet au pays, selon Statistique Canada. Voici les résultats par province pour juillet (le mois précédent est inscrit entre parenthèses):

- Terre-Neuve-et-Labrador: 2,7 % (2,3)

- Île-du-Prince-Édouard: 3,4 (2,9)

- Nouvelle-Écosse: 2,7 (2,2)

- Nouveau-Brunswick: 2,7 (2,2)

- Québec: 2,4 (2,0)

- Ontario: 3,1 (2,4)

- Manitoba: 3,3 (2,7)

- Saskatchewan: 3,1 (2,7)

- Alberta: 3,5 (2,8)

- Colombie-Britannique: 3,3 (2,7)