Près de 60% des Canadiens ont modifié leur comportement en faisant des choses telles que réduire leurs dépenses, tant pour les gâteries que pour les choses essentielles, dans le but de se préparer à la hausse des taux d'intérêt, suggère un nouveau sondage de la Banque Manuvie.

Parmi ceux qui ont pris des mesures pour se préparer aux nouveaux taux, 27% se sont détournés des divertissements comme le cinéma et les bars, 17% ont placé plus d'argent dans des comptes d'épargne et 10% ont moins pour des articles essentiels tels que l'épicerie, selon les résultats de l'enquête.

Aux yeux du président et chef de la direction de la Banque Manuvie, Rick Lunny, le fait que certains Canadiens fassent preuve de plus de prudence à mesure que les taux d'intérêt augmentent est un bon signe.

«Il est encourageant de constater qu'un grand nombre de personnes se préparent à des taux d'intérêt plus élevés (...) Les jeunes familles, comme on pouvait s'y attendre, étaient les plus inquiètes à l'idée de s'endetter, alors si elles sont en mesure d'ajuster leur style de vie, je crois que c'est une bonne chose.»

Le sondage en ligne a été réalisé auprès de 2003 Canadiens, entre le 11 et le 14 mai, après que la Banque du Canada eut effectué sa troisième hausse de taux d'intérêt depuis l'été dernier, mais avant la quatrième, opérée en juillet. Le taux directeur de la banque centrale est aujourd'hui de 1,5%.

Les deux tiers des répondants à l'enquête de la Banque Manuvie se sont dits préoccupés par la hausse des taux d'intérêt, et 23% d'entre eux ont dit qu'ils dépensaient plus en paiements d'intérêts que l'an dernier.

Si certains répondants ont dit qu'ils surveillaient leurs dépenses de plus près, la moitié des répondants endettés se sont dits stressés par leur niveau d'endettement. Un répondant sur trois a même indiqué que sa dette l'empêchait de dormir la nuit, précise l'enquête.

Qui plus est, 40% des répondants ont déclaré que leur niveau d'endettement avait un impact négatif sur leur santé mentale et 30% ont indiqué que leur dette entraînait des problèmes dans leurs relations de couple.

Vingt% des répondants ont indiqué que leur époux ou conjoint de fait ne savait pas à quel point ils étaient endettés et que 12% des personnes endettées ont caché un achat important à un être cher.

«À certains égards, c'est semblable au stigmate qui touche la santé mentale, où les gens sont embarrassés, mal à l'aise ou se sentent coupables de leurs situations», a observé M. Lunny. «Donc, ils ne veulent pas partager cette connaissance. Quand on est inquiet ou gêné, on cache des choses à ses proches.»

L'organisme professionnel de l'industrie des sondages, l'Association de la recherche et de l'intelligence marketing, juge qu'il est impossible d'attribuer une marge d'erreur à un sondage réalisé en ligne puisque la méthode d'échantillonnage est non probabiliste.