La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, affirme que des progrès ont été réalisés concernant la modernisation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et que les changements apportés faciliteront la vie des entreprises souhaitant se lancer dans les échanges commerciaux trilatéraux.

Après avoir prononcé un discours devant un groupe de gens d'affaires de Montréal, Mme Freeland a déclaré devant les reporters mercredi que les neuf chapitres visant à moderniser l'ALENA qui ont été adoptés dans le cadre de la renégociation de l'entente vieille de 24 ans élimineront les obstacles qui compliquaient jusqu'ici le commerce transfrontalier.

Selon la ministre, les médias ne parlent pas beaucoup de la modernisation de l'ALENA, préférant se concentrer sur la difficulté des États-Unis, du Canada et du Mexique à trouver un terrain d'entente pour l'ensemble de l'accord.

Les bonnes méthodes de réglementation et les mesures sanitaires adéquates ne méritent peut-être pas de faire les manchettes, a-t-elle reconnu, mais mettre à jour l'ALENA par rapport aux normes du XXIe siècle aidera les entreprises, par exemple, en implantant des formulaires électroniques aux frontières.

Les consultations menées avant le début des négociations il y a neuf mois ont révélé qu'environ 40 % des Canadiens qui font des affaires aux États-Unis ne se prévalaient même pas des préférences tarifaires prévues par l'ALENA qui permettent aux produits de passer la frontière sans droits de douane.

D'après Chrystia Freeland, ces chiffres montrent que les personnes prenant des décisions au quotidien ont conclu qu'elles n'avaient pas de temps à perdre avec ces embêtements bureaucratiques.

«Une façon simple de décrire ce que nous faisons sur le plan de la modernisation, c'est de dire que nous supprimons les obstacles afin que ça vaille la peine pour les gens de se prévaloir des préférences prévues par l'ALENA», a-t-elle expliqué.

Plus tôt mercredi, Mme Freeland avait critiqué la décision de l'administration Trump d'imposer des tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium en évoquant des inquiétudes sur le plan de la sécurité nationale.

Elle avait aussi déclaré durant un dîner organisé par le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) qu'il était essentiel de préserver le système international basé sur des règles qui a été bénéfique pour le monde pendant des décennies, et ce, même si plusieurs Américains ne croient plus que ce soit le cas pour leur pays aujourd'hui.

L'une des raisons pour maintenir ce système est la puissance économique de la Chine, qui ne partage pas les valeurs de l'Occident.

«De mon vivant, la Chine deviendra la plus grande économie de la planète et je pense que tout le monde, et plus particulièrement les pays démocratiques, a intérêt à promouvoir un ordre international basé sur des règles», avait conclu la ministre.