Le Canada et les États-Unis ont eu un échange sec au sujet de l'éventuelle inclusion d'une clause de résiliation dans l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Les États-Unis sont revenus à la charge avec l'idée d'une clause crépusculaire.

Aux dernières étapes du processus de négociation, alors que certains cultivent l'espoir de conclure une entente d'ici quelques jours, des sources ont indiqué que les États-Unis avaient clairement laissé savoir qu'ils voulaient une forme de mécanisme additionnel permettant de mettre facilement fin à l'ALENA après quelques années.

Les États-Unis avaient soulevé l'idée d'une telle clause de cinq ans l'automne dernier. Celle-ci mettrait fin à l'ALENA à moins que les trois pays acceptent de le maintenir. Cette idée avait cependant disparu de la liste officielle des priorités des États-Unis.

Selon certaines sources, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et le secrétaire au Commerce américain, Robert Lighthizer, se sont affrontés à ce sujet mercredi, au cours d'une rencontre qui s'est autrement bien déroulée.

Mme Freeland a affirmé mercredi aux journalistes qu'elle était en désaccord avec la clause crépusculaire pour deux raisons principales.

D'abord, elle estime qu'une telle clause crépusculaire ajouterait un élément d'incertitude à ce qui serait autrement un bon accord. Puis, elle soutient que l'ALENA comporte déjà une clause permettant aux pays de s'en retirer s'ils le désirent.

«La position du Canada sur la clause crépusculaire demeure inchangée», a dit la ministre aux journalistes, avant de se rendre à une autre rencontre avec M. Lighthizer.

«Notre vision est qu'elle n'est absolument pas nécessaire.»

Des sources affirment que les États-Unis ont laissé entendre que la clause pourrait prendre plusieurs formes. L'une des possibilités est qu'elle s'enclenche uniquement en fonction d'un certain niveau de déficit commercial.