Le patron de la Banque du Canada a évoqué le programme de services de garde subventionné du Québec comme éventuel outil pour stimuler l'économie puisqu'il pourrait permettre d'augmenter de façon importante la participation des femmes sur le marché du travail à l'échelle du pays.

Dans un discours prononcé à l'Université Queen's, à Kingston, en Ontario, le gouverneur de la banque centrale, Stephen Poloz, s'est servi du modèle québécois pour illustrer comment le reste du Canada pourrait débloquer une grande partie du potentiel inexploité de sa population active.

En aidant davantage les femmes, les jeunes, les communautés autochtones, les nouveaux arrivants et les Canadiens handicapés à entrer le marché du travail, cela pourrait permettre à la population active de croître d'un demi-million de personnes.

Dans le texte préparé de son discours, M. Poloz a expliqué que de trouver de nouvelles façons d'encourager un plus grand nombre de personnes d'intégrer le marché du travail pourrait permettre au Canada de hausser de façon permanente sa capacité de croissance sans générer de pressions inflationnistes.

M. Poloz a souligné que les femmes représentaient la plus importante source de potentiel économique et il a vanté les programmes québécois pour réduire les coûts des services de garde et élargir les dispositions relatives au congé parental. Ceux-ci ont contribué à faire passer le taux de participation des femmes à la population active de 74%, il y a 20 ans, à environ 87% aujourd'hui.

En comparaison, il dit qu'environ 83% des femmes en âge de travailler participent à la population active nationale. Faire passer cette proportion à celle du Québec ajouterait près de 300 000 travailleurs à la population active du pays et augmenterait la croissance économique.

M. Poloz a noté que le budget présenté le mois dernier par le gouvernement fédéral avait annoncé un certain nombre de mesures visant l'augmentation de la participation des femmes à la population active.

Cependant, des économistes et certains critiques ont déploré le fait que le budget n'annonçait pas de mesures pour la mise en place d'un programme national qui réduirait le coût des services de garde, ce qui risque d'empêcher un nombre significatif de femmes d'entrer sur le marché du travail.