Une lueur d'espoir commence à poindre à la table de négociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) alors que les pays ont abordé les sujets plus difficiles après des premières séries de pourparlers marquées par des blâmes mutuels, des récriminations et des menaces de la part des États-Unis de se retirer des discussions.

Selon plusieurs représentants, la semaine de négociations actuellement en cours à Montréal a été plus fructueuse que les précédentes, les pays s'étant lancés dans des échanges sur les règlements encadrant l'industrie automobile, la résolution de conflits et une clause de révision de cinq ans.

Les négociateurs ont même réussi à clore un chapitre : celui sur la lutte contre la corruption.

« Nous nous dirigeons vers quelque chose de légèrement plus positif », a déclaré le négociateur en chef du Canada, Steve Verheul, à La Presse canadienne entre deux réunions samedi. Nous allons prendre tous les signes encourageants qui se présenteront. »

Ce compte rendu a été confirmé par de multiples personnes, dont des sources au sein de deux gouvernements nationaux, de nombreux politiciens canadiens et américains qui assistent aux pourparlers de même que différents acteurs ayant été mis au courant de la situation.

Dave Reichert, un républicain présidant un puissant comité commercial du Congrès américain, a affirmé à la suite d'un déjeuner-rencontre samedi matin avec des représentants du Canada et des États-Unis : « Je suis toujours optimiste. Et encore plus après la rencontre de ce matin. »

Son collègue démocrate Bill Pascrell a abondé dans le même sens : « Je suis plus optimiste maintenant qu'il y a six mois. Je crois que les choses vont mieux maintenant qu'il y a six mois. Cette attitude, cette volonté de tout démolir, ç'a changé et nous sommes devenus plus positifs. »

Les discussions n'ont pas permis de percée majeure cette semaine, juste un meilleur dialogue entre les parties. Et en dépit du vent d'optimisme, toutes les personnes interrogées ont appelé à la prudence : il est encore tôt pour se réjouir, aucune des questions délicates n'a été réglée et les négociateurs attendent de savoir ce que le représentant commercial des États-Unis, Robert Lighthizer, aura à dire lorsqu'il participera aux pourparlers lundi.

La présente série de négociations est vue comme un test pour établir si le processus a du potentiel ou s'il est condamné à échouer.

Il ne reste que huit semaines d'échanges avant que l'actuel calendrier de négociations arrive à échéance et le président américain, Donald Trump, devra bientôt prendre une décision : prolonger les pourparlers, les suspendre le temps des élections nationales aux États-Unis et au Mexique ou amorcer la démarche pour annuler l'ALENA.