La cadence de l'inflation annuelle a ralenti à 1,9 % en décembre, la hausse des prix de l'essence s'étant amoindrie, a indiqué vendredi Statistique Canada.

Mais des économistes affirment que la vigueur économique de l'an exerce une pression à la hausse sur les prix sous-jacents.

Brian DePratto, un économiste principal de la Banque TD, a noté que deux des trois mesures privilégiées par la Banque du Canada pour évaluer l'inflation de base avaient progressé le mois dernier. Ces mesures ne tiennent pas compte de certains des prix les plus volatils, comme ceux de l'essence.

«En regardant au-delà de la décélération de l'inflation en raison du secteur de l'énergie, la forte croissance de l'économie canadienne en 2017 semble maintenant se transformer en une hausse des prix un peu plus importante», a écrit M. DePratto dans une brève note à ses clients.

L'indice IPC-tronq, qui exclut les changements de prix les plus extrêmes, a grimpé de 1,9 %, par rapport à 1,8 % en novembre, tandis que l'indice IPC-comm, qui ne tient pas compte des prix qui ont changé en raison de circonstances extraordinaires, a grimpé de 1,6 %, par rapport à 1,5 en novembre. L'indice IPC-médian a avancé de 1,9 %, comme en novembre.

«Cela confirme un peu plus que la hausse des taux d'intérêt survenue plus tôt ce mois-ci était justifiée du point de vue des données économiques fondamentales», a estimé M. DePratto. «Le mandat de base de la banque est de contrôler l'inflation et cela témoigne du besoin de nouvelles hausses.»

La Banque du Canada a pour objectif de maintenir l'inflation le plus près possible du milieu de la fourchette comprise entre 1,0 et 3,0 %, soit 2,0 %, à moyen terme.

En faisant passer son taux directeur à 1,25 % la semaine dernière, la banque centrale a expliqué sa décision en évoquant les données économiques particulièrement solides.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, a aussi noté que les tendances de l'inflation sous-jacente semblaient se raffermir.

«Les chiffres sur l'inflation de base avancent dans la bonne direction, ce qui soutient la décision de la Banque du Canada de hausser les taux au début de 2018», a-t-il affirmé.

«Nous pourrions observer une certaine pression déflationniste liée à la vigueur du dollar canadien, mais étant donné les hausses du salaire minimum, du resserrement de l'écart de production, et de ce qui devrait être un prix moyen plus élevé pour l'énergie sur l'ensemble de cette année par rapport à 2017, l'inflation devrait vraisemblablement accélérer.»

Dans l'ensemble, l'agence fédérale a indiqué vendredi que l'indice des prix à la consommation avait grimpé de 1,9 % pendant le dernier mois de 2017, par rapport au même mois un an plus tôt. En comparaison, l'inflation annuelle s'était établie à 2,1 % en novembre.

En excluant l'essence, les prix à la consommation ont grimpé de 1,5 % en décembre, sur une base annualisée - une progression identique à celle de novembre.

Les prix ont grimpé dans sept des huit grandes catégories étudiées par Statistique Canada. Le groupe des transports, qui comprend l'essence, et celui du logement sont ceux qui ont le plus contribué à la hausse.

Les prix du groupe des transports ont avancé de 4,9 % sur un an, après avoir progressé de 5,9 % en novembre. Le prix de l'essence, un élément clé de ce groupe, a bondi de 12,2 % par rapport à l'an dernier, après avoir gagné 19,6% en novembre.

L'indice des prix du logement a grimpé de 1,4 % par rapport à l'an dernier. Dans ce groupe, les prix du gaz naturel ont pris 6,2 % après avoir augmenté de 3,1 % en novembre.

Entre-temps, les coûts des dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage ont diminué de 0,3 % par rapport à l'an dernier, ce qui était en grande partie attribuable au recul de 5 % des prix des services de téléphonie.