La Banque du Canada s'est défendue lundi d'avoir gardé le silence dans les jours qui ont précédé la hausse des taux d'intérêt de la semaine dernière - une décision qui a pris plusieurs analystes par surprise.

L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, est mécontent de l'absence de remarques publiques par la banque centrale dans les huit semaines qui ont précédé la dernière hausse des taux. Selon lui, cette situation a entraîné une réaction assez vigoureuse sur les marchés.

Dans une note à ses clients transmise vendredi, M. Porter a écrit que même s'il croyait que le raisonnement justifiant la hausse était solide, il jugeait que la discrétion estivale de la banque centrale avait engendré beaucoup d'incertitude pour les marchés.

M. Porter a fait valoir que la hausse des taux avait pris de court plusieurs analystes, notamment en évoquant un sondage qui a démontré qu'à peine six analystes, sur un groupe de 33, avaient anticipé la hausse.

Mais un porte-parole de la banque centrale a indiqué que les données au sujet du marché avant la hausse faisaient état d'une probabilité de 50 pour cent d'une hausse du taux directeur. Cela laisse croire qu'un plus large pourcentage d'opérateurs interprétait correctement les messages émis par la banque centrale au début juillet.

En réponse aux critiques de M. Porter, Jeremy Harrison a en outre souligné que les données montrant une croissance économique exceptionnelle au cours du deuxième trimestre avaient été dévoilées moins d'une semaine avant l'annonce sur les taux - soit pendant la période de silence imposée à la banque centrale avant de telles annonces.

Cette approche au sujet des communications n'est pas inhabituelle, a-t-il ajouté. La banque n'a pas effectué de remarques publiques entre ses annonces de juillet et de septembre lors de trois des quatre dernières années.