Les détenteurs de cartes Aéroplan n'ont pas modifié de façon importante leurs façons de faire dans les premières semaines suivant la décision d'Air Canada de se dissocier dans trois ans du programme de fidélisation de l'entreprise montréalaise Aimia. Les gestionnaires du programme Aéroplan ont toutefois encore peu de choses à dire à propos des solutions de rechange et des discussions avec les partenaires existants.

À la fin de juin, le volume d'achats réglés au moyen d'une carte de crédit associée à Aéroplan par de nouveaux membres ou des membres de longue date était sensiblement le même qu'avant l'annonce, le 11 mai, du retrait prochain d'Air Canada.

L'émission de milles Aéroplan est toujours en hausse, et il n'y a pas de changement de tendance important en ce qui concerne les échanges de milles, a souligné Aimia hier soir en présentant sa performance financière printanière.

Le maintien des résultats « donne plus de poids aux pourparlers avec d'éventuels partenaires du programme Aéroplan », a fait savoir par communiqué le nouveau chef de la direction, David Johnston.

« Le niveau d'activité lié aux échanges de points Aéroplan est voué à accélérer au cours des trois prochaines années, même s'il n'a possiblement pas augmenté de façon significative dans les derniers mois. »

- Adam Shine, analyste de la Banque Nationale, dans une note publiée en début de semaine

L'avis de non-renouvellement du contrat d'Air Canada avait fait plonger l'action d'Aimia de 63 % le 11 mai. Le titre avait baissé de 30 % en juin après la suspension du dividende et le départ de trois administrateurs. La valeur boursière de la société, qui était supérieure à 1,3 milliard cet hiver, est aujourd'hui inférieure à 250 millions.

RESTRUCTURATION DES ACTIVITÉS

Dans le but de réduire ses coûts et de maximiser sa souplesse financière pendant la période de transition forcée par la décision d'Air Canada, la direction d'Aimia a décidé de procéder à une restructuration.

À partir de l'automne, les activités de l'entreprise seront séparées en deux volets. D'un côté, il y aura la division Coalitions, qui comprend Aéroplan, Nectar et i2c. De l'autre, on retrouvera la division des services de marketing, qui regroupera les activités actuelles du secteur Solutions de fidélisation mondiales, ainsi que les autres plateformes et services d'analytique.

La direction croit que cette décision l'aidera à générer des économies de coûts annualisées de 70 millions dès 2019 et à diminuer les dépenses en immobilisations.

Aimia a également révélé qu'elle avait désigné à l'interne son futur chef de la direction financière. Mark Grafton succédera le mois prochain à Tor Lønnum, dont le départ prochain « pour des raisons familiales » avait été annoncé en juin.

Mark Grafton travaille chez Aimia depuis une dizaine d'années. Il est actuellement vice-président et chef de la planification et de l'analyse financière du groupe, des finances commerciales et d'entreprise. La société souligne que cette nomination permettra une transition harmonieuse.

PERFORMANCE MITIGÉE

Les résultats trimestriels publiés occupent une place secondaire dans le contexte de transition actuel. La performance financière des mois d'avril, mai et juin s'avère néanmoins mitigée. Le bénéfice par action ajusté du trimestre a reculé de 50 % sur un an pour s'élever à seulement 17 cents. C'est toutefois exactement ce qu'anticipaient les analystes sondés par Bloomberg.

Le bénéfice brut de 41,7 millions a raté la cible des analystes, qui se situait à 54,7 millions. La facturation brute, qui est au coeur des activités d'Aimia, a atteint 520 millions, alors que les prévisionnistes s'entendaient généralement pour le fixer à quelque 509 millions.

Les prévisions pour 2017, énoncées en début d'année et réitérées au printemps, sont maintenues.

Le chef de la direction, David Johnston, et le chef sortant de la direction financière, Tor Lønnum, participeront à une conférence téléphonique ce matin avant l'ouverture des marchés afin de répondre aux questions des analystes.