Le gouvernement canadien a obtenu ce qu'il souhaitait, cette semaine, lors de rencontres avec des représentants des États-Unis: une réaffirmation claire de républicains importants qui souhaitent que l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) survive.

Ces messages rassurants surviennent quelques jours seulement avant que le gouvernement américain fasse connaître ses positions en vue des négociations sur l'ALÉNA - négociations qui doivent débuter le mois prochain.

Ces pourparlers pourraient se faire sous les menaces sporadiques du président Donald Trump de déchirer l'accord entre les trois pays.

Ces signaux ont été transmis non seulement de la part de gouverneurs d'États, qui sont réunis au Rhode Island pour leur rencontre annuelle, mais aussi de la part du vice-président américain, Mike Pence.

Dans un discours, ce dernier a promis une approche de collaboration.

Le premier ministre Justin Trudeau, qui était dans la pièce, a applaudi les déclarations du vice-président.

«Nous allons moderniser l'ALÉNA en fonction du XXIe siècle, afin qu'il soit un accord bénéfique pour tous nos partenaires commerciaux en Amérique du Nord», a dit Mike Pence.

«Laissez-moi vous rassurer: les États-Unis et le Canada ont déjà bâti une relation forte sous le règne de ces deux leaders, a-t-il poursuivi. Nous sommes reconnaissants pour le leadership du premier ministre (...) le président Trump sait que toute relation de commerce peut être améliorée et nous sommes impatients d'orienter l'ALÉNA vers le futur.»

Justin Trudeau est devenu le premier dirigeant étranger à prendre la parole lors de la rencontre annuelle des gouverneurs - le résultat de longs mois de tractations auprès de 11 gouverneurs d'États clés pour encourager la discussion sur l'ALÉNA.

«Créer de nouvelles barrières commerciales, ajouter davantage d'obligations de contenus locaux, donner un accès plus privilégié à des acteurs locaux pour des contrats gouvernementaux n'aide pas les familles de la classe moyenne à long terme, ni à moyen terme», a déclaré Justin Trudeau dans un discours.

Le premier ministre s'est dit satisfait de la réponse reçue.

Le gouverneur républicain du Kentucky, Matt Bevin, a nié la possibilité que son pays puisse imposer des barrières commerciales, telles qu'une taxe à la frontière comme le suggère Washington.

Pour sa part, le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, est sorti de la rencontre en reconnaissant les différends entre les deux pays quant aux politiques sur les produits laitiers, tout en réfutant l'idée que tout irritant pourrait entraîner le démantèlement de l'ALÉNA.

M. Walker a déclaré aux journalistes que «l'accord a besoin d'être amélioré», ajoutant qu'il s'agit d'un traité «vieux de deux décennies» et qu'il y a toujours une façon d'améliorer les choses.

La délégation canadienne était dirigée par Justin Trudeau. Au cours de la journée, le premier ministre a rencontré les gouverneurs du Kentucky, du Wisconsin, du Rhode Island, de l'Iowa et du Colorado, en plus de discuter avec le vice-président Mike Pence.

Les représentants canadiens affirmaient que l'objectif à long terme était de créer des relations qui seront utiles, advenant la possibilité que le Canada ait besoin d'alliés qui se positionnent en faveur de l'ALÉNA.

La première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, la ministre des Relations internationales du Québec, Christine St-Pierre, le ministre des Transports de la Nouvelle-Écosse et des sénateurs étaient notamment parmi la délégation au Rhode Island.

«Nos discussions ici ont un but: le libre-échange et les renégociations de l'ALÉNA, a dit Christine St-Pierre. Il s'agit d'un exercice de relations publiques pour convaincre nos partenaires de l'importance des échanges.»