Investir dans les infrastructures est une meilleure façon d'encourager les gens à utiliser le transport en commun qu'un crédit d'impôt, a fait valoir jeudi Justin Trudeau.

Le premier ministre a fourni cette explication au lendemain du dépôt du budget fédéral qui annonçait la disparition du crédit d'impôt pour le transport en commun.

Le gouvernement libéral a décidé de le faire passer à la trappe parce qu'il était «très complexe» et qu'il n'y avait «pas énormément de gens qui en profitaient», a-t-il plaidé en conférence de presse à Toronto.

Par ailleurs, injecter dans de nouvelles infrastructures de transport collectif ou pour l'achat de nouveaux autobus l'argent que l'élimination de ce crédit d'impôt permettra d'économiser est plus sensé, a soutenu Justin Trudeau.

Car avec des réseaux de transport en commun «fiables», un plus grand nombre de gens, «y compris les gens qui ne paient pas d'impôts et qui prennent souvent le transport collectif», se tourneront vers ce mode de déplacement, a-t-il enchaîné.

À la Chambre des communes, jeudi, les partis d'opposition ont sévèrement reproché aux libéraux d'avoir aboli cette mesure instaurée sous le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper.

«Pourquoi avoir aboli ce crédit? On dit qu'il était petit et peu utilisé. Raison de plus pour ne pas l'abolir», a souligné le chef adjoint du Parti conservateur, Denis Lebel.

Le leader du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a plus tard accusé le gouvernement d'avoir épargné les «riches» dans son budget tout en décidant de «scrapper» le crédit d'impôt pour le transport collectif.

Selon le budget déposé mercredi par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, la mesure fiscale a été supprimée parce qu'elle n'atteignait tout simplement pas les objectifs poursuivis.

«Les données disponibles semblent indiquer que ce crédit est inefficace pour encourager l'utilisation du transport en commun et réduire les émissions de gaz à effet de serre», est-il écrit dans le document.

Selon des données fournies jeudi soir par le ministère des Finances, l'abolition du crédit d'impôt permettra au gouvernement de générer des économies d'environ 1 milliard d'ici 2021-2022 (150 millions pour 2017-2018, 205 millions pour 2018-2019, 210 millions pour 2019-2020, 220 millions pour 2020-2021 et 225 millions pour 2021-2022).

Toujours d'après les informations du ministère, environ 1,8 million de particuliers avaient demandé ce crédit en 2014.

Le crédit d'impôt ne sera plus en vigueur à compter du 30 juin 2017, selon ce qui est prévu au budget Morneau.

Son élimination s'inscrit dans le cadre du ménage fiscal amorcé par les libéraux.

«Le gouvernement demeure résolu à établir un régime fiscal équitable qui profite à la classe moyenne et à ceux qui travaillent fort pour en faire partie», est-il écrit dans le budget.