Même si l'économie canadienne montre des signes encourageants depuis quelques semaines, le ministre des Finances Bill Morneau optera pour la prudence aujourd'hui en dévoilant son deuxième budget. Cette circonspection est d'autant plus de mise, indique-t-on dans les rangs libéraux, qu'il est encore trop tôt pour mesurer l'effet que pourraient avoir les politiques du président des États-Unis Donald Trump sur la croissance économique au pays.

Résultat : Bill Morneau s'en tiendra à des projections de croissance modestes lorsqu'il présentera son plan budgétaire, qui devrait toutefois inclure un déficit inférieur aux 27 milliards de dollars qui avaient été annoncés pour l'exercice financier en cours dans sa mise à jour économique et financière de novembre dernier, selon des informations obtenues par La Presse.

Il maintiendra aussi le coussin annuel de 6 milliards de dollars en guise de prudence pour tenir compte d'éventuelles secousses économiques. Les doutes qui planent de plus en plus sur la capacité de Donald Trump de mettre en oeuvre certaines de ses promesses économiques pourraient contraindre le ministre Bill Morneau à transformer sa prochaine mise à jour économique et financière de l'automne en un autre mini-budget, a-t-on d'ailleurs souligné.

Ces doutes semblent d'ailleurs avoir refroidi l'enthousiasme des investisseurs, notamment à Wall Street, qui a terminé en baisse (-1,1 %) hier après avoir été emporté par une embellie au cours des premières semaines de pouvoir de l'administration Trump.

DÉPENSES EN INFRASTRUCTURES

Dans son budget, le ministre Morneau devrait donner plus de détails sur la façon dont le gouvernement Trudeau compte dépenser les quelque 80 milliards de dollars de plus qui ont été annoncés en novembre dernier pour les infrastructures. Il devrait aussi préciser les modalités entourant la création de la Banque de l'infrastructure, promise par les libéraux durant la dernière campagne électorale. Le grand argentier du pays devrait aussi donner plus de détails sur les quelque 800 millions de dollars qui ont été mis sur la table pour stimuler l'innovation, de même que sur l'investissement de 1 milliard pour les technologies propres.

« Ce sera un budget très people, très axé sur la classe moyenne. Cela ne sera pas une surprise. L'an dernier, c'était la phase I. Cette année, ce sera la phase II, et ce sera un plan à long terme », a indiqué une source gouvernementale.

« Le budget de cette année vise à donner aux gens les outils pour faire la transition vers la nouvelle économie et à identifier les secteurs où le Canada peut dominer sur la scène internationale. Le budget offrira donc une direction. Il indiquera là où on veut aller, et là où on doit aller si on veut mener la parade de la croissance », a ajouté cette source.