L'avenir du traité de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, qui devrait entrer en vigueur prochainement, est menacé par la montée du protectionnisme en Europe, a averti mardi la commissaire européenne au Commerce.

Cecilia Malmström a estimé que l'élection présidentielle française ce printemps serait le théâtre de la prochaine bataille entre le libéralisme et le protectionnisme, alors que les sondages montrent un faible enthousiasme de la population française à l'égard de la mondialisation.

«Le CETA (l'accord économique et commercial UE/Canada, NDLR) entrera en vigueur provisoirement au printemps, dans quelques semaines», a indiqué la commissaire lors d'une visite à Ottawa.

L'accord Canada-UE a été signé en octobre après sept ans de négociations parfois houleuses avec les États membres de l'Union européenne.

Il doit encore être ratifié par les 28 pays de l'UE, qui se sont engagés à le faire.

«Si cela échoue, nous verrons», a ajouté Mme Maelström. «Nous ne savons pas ce qui pourrait se passer, car cela ne s'est jamais produit. Si cela devait arriver, les États membres devraient négocier pour trouver une solution».

Après l'échec du parti d'extrême droite aux élections législatives néerlandaises, la France est la prochaine «grosse épreuve» pour l'avenir du libéralisme, selon Mme Malmström.

«Si un gouvernement populiste venait à accéder au pouvoir en France, cela représenterait une menace pour beaucoup de choses qui nous tiennent à coeur, et pas seulement les accords commerciaux», a-t-elle averti.

En ligne de mire, le Front national de Marine Le Pen, qui a non seulement fait campagne sur «le rejet du commerce, de la mondialisation, de l'immigration», mais va également «à l'encontre» de ce qu'une «majorité» d'Européens veulent, selon Mme Malström.

«Cela représenterait une menace réelle pour l'Union européenne au sens large».

Par ailleurs, les négociations autour d'un éventuel traité de libre-échange entre les États-Unis et l'UE sont pour l'instant «au point mort», a concédé la commissaire. «Mais nous ne pensons pas que ce soit la fin des discussions», a-t-elle souligné.