Les changements climatiques et les actions entreprises pour les neutraliser auront des effets «importants et généralisés» sur l'économie et le système financier du Canada, a affirmé jeudi un des principaux responsables de la Banque du Canada.

La transition vers une économie à faibles émissions de carbone pourrait avoir des «conséquences importantes» pour l'offre et la demande mondiales, a affirmé le sous-gouverneur de la banque centrale, Timothy Lane, dans le texte d'un discours qu'il a prononcé à Montréal.

Et le Canada pourrait ressentir ces conséquences de façon plus importante que d'autres pays, a-t-il prédit.

«Ne vous y trompez pas: le passage à une économie à faibles émissions de carbone représente un changement structurel majeur pour l'économie mondiale et l'économie canadienne», a affirmé M. Lane.

«L'adaptation à une économie à faibles émissions de carbone supposera sans doute davantage de changements structurels profonds pour le Canada que pour beaucoup d'autres pays.»

Le Canada, a-t-il ajouté, est un grand producteur de combustibles fossiles et son secteur manufacturier - comme les industries automobile et aéronautique - est lié de près à l'énergie.

M. Lane a noté que les Canadiens consommaient davantage d'énergie par personne qu'ailleurs dans le monde, notamment en raison du climat nordique du Canada, ainsi que du niveau de vie et du mode de vie de ses habitants.

Malgré tout, le Canada détient aussi certains avantages, a-t-il ajouté. En effet, le pays est déjà un important producteur d'énergies renouvelables, et puisque sa population est instruite, il a la capacité de développer des technologies vertes.

Bien exécutées, la tarification du carbone et les initiatives favorisant la canalisation des flux financiers du secteur privé dans les investissements verts pourraient grandement aider à s'ajuster aux changements climatiques, a estimé M. Lane.

Mais les difficultés associées aux changements climatiques ne seront pas facilement contournées, a-t-il estimé.

«Les changements climatiques eux-mêmes et les mesures prises pour les neutraliser auront des effets importants et généralisés sur l'économie et le système financier du Canada», a-t-il affirmé.

À plus long terme, M. Lane croit que si la hausse des températures devait donner lieu à des chocs défavorables de plus en plus fréquents, la Banque du Canada devrait tenir compte de cet élément dans ses décisions de politique monétaire.

Il a aussi admis que les forces créées par le réchauffement planétaire pourraient être difficiles à intégrer dans les modèles économiques existants.

Photo archives La Presse

Timothy Lane