Quelque 30 millions réservés par Ottawa pour les infrastructures, mais qui n'ont toujours pas été utilisés devraient bientôt être offerts aux municipalités par le biais du Fonds fédéral de la taxe sur l'essence.

Lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir en novembre 2015, il restait 837 millions dans quatre programmes fédéraux d'infrastructures mis en place par le précédent gouvernement conservateur. Le gouvernement libéral a alors promis qu'il verserait ces sommes inutilisées dans le Fonds de la taxe sur l'essence, qui permet aux municipalités d'investir dans leurs infrastructures sans déposer une demande à Ottawa.

Le gouvernement libéral avait d'abord laissé aux provinces et territoires jusqu'à mars dernier pour vider au maximum ces enveloppes. Les municipalités et les provinces ont longtemps déploré que les subventions fédérales étaient difficiles à obtenir parce que les conservateurs avaient imposé une multitude de restrictions.

De fait, plus de 800 millions de sommes inutilisées ont depuis été alloués. Dans un document déposé cette semaine au Parlement, il restait effectivement moins de 32 millions juste avant la date-butoir de mars 2016. Selon ce document, le gouvernement prévoit maintenant verser à la fin de mars 30,3 millions dans le Fonds fédéral de la taxe sur l'essence. L'Ontario se taillera la part du lion, avec 13,7 millions, suivie du Québec avec 5,8 millions.

Depuis son arrivée au ministère de l'Infrastructure et des Collectivités, Amarjeet Sohi a approuvé plus de 1200 projets, dont environ 60 % seraient déjà amorcés, a-t-il soutenu mercredi.

En fait, les libéraux aimeraient bien que les sommes promises pour les projets d'infrastructures alimentent plus rapidement l'économie canadienne. Or, l'argent fédéral n'est versé qu'après la réception des factures. Les projets au Québec, par exemple, n'obtiennent habituellement leur remboursement que lorsqu'ils sont complétés - souvent après l'année financière fédérale.

Plus tôt ce mois-ci, le Directeur parlementaire du budget a indiqué que le gouvernement fédéral n'avait pas atteint ses cibles d'investissements dans les infrastructures au cours du premier semestre de 2016-2017, et que ces sommes risquent bien d'être dépensées seulement en 2017-2018. Ces délais reportent les effets si escomptés par les libéraux pour relancer et soutenir la croissance économique au pays.

Le Directeur parlementaire du budget doit déposer jeudi un rapport sur le nouveau programme d'infrastructures.