Le ministre fédéral des Finances convoque vendredi des économistes du secteur privé afin d'entendre leurs avis d'experts alors qu'il prépare son prochain budget.

Et Bill Morneau risque d'entendre souvent les mots «protectionnisme» et «incertitude» au cours de ce remue-méninges.

Avant de rédiger leur budget printanier, les ministres des Finances se prêtent souvent à cet exercice de consultations auprès de spécialistes à l'«extérieur de la boîte» gouvernementale.

L'économiste en chef de la banque CIBC, Avery Shenfeld, s'attend à un certain consensus autour de la table, vendredi, sur une légère amélioration des perspectives économiques canadiennes depuis l'automne dernier. Il prévient cependant que ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte des gestes qui seront posés par Donald Trump une fois qu'il sera installé à la Maison-Blanche.

Mais selon l'économiste Shenfeld, le ministre Morneau devrait rédiger son budget pratiquement comme si rien ne devait changer, car il est de toute façon trop tôt pour savoir quand M. Trump mettra à exécution ses promesses de baisser les impôts et de multiplier les tarifs douaniers - ou même pour savoir s'il tiendra effectivement ses promesses.

Toutes ces mesures auraient un impact certain sur les taux d'intérêt, le dollar, les exportations, la relance économique ou le taux de chômage aux États-Unis, mais aussi, bien sûr, au Canada.

Craig Alexander, du Conference Board du Canada, croit quant à lui que l'incertitude créée par l'élection de Donald Trump devrait pousser le ministre Morneau à adopter une position de prudence dans ce prochain budget.