Un plus grand nombre d'entreprises canadiennes ont l'intention de profiter de la forte croissance postélectorale qu'elles anticipent aux États-Unis, révèle un nouveau sondage de la Banque du Canada.

Cependant, lorsqu'il est question d'exportations, plusieurs entreprises s'inquiètent de l'incertitude liée à la possibilité d'une montée protectionniste aux États-Unis, précise la plus récente «Enquête sur les perspectives des entreprises» de la banque centrale.

Selon la Banque du Canada, les opinions des entreprises vis-à-vis des suites de l'élection présidentielle américaine du 8 novembre sont «partagées».

Les résultats de l'enquête réalisée du 14 novembre au 5 décembre semblent montrer qu'en raison de cette incertitude, peu de firmes ont tenu compte des impacts potentiels du résultat de l'élection dans leurs perspectives de ventes.

Malgré tout, les entreprises se sont montrées optimistes face à certaines décisions que pourrait prendre l'administration américaine de Donald Trump, qui prendra officiellement les rênes du pays le 20 janvier.

«Certains voient avec optimisme la perspective d'une augmentation des dépenses militaires et d'infrastructure ainsi que la modification de la politique énergétique», affirme le rapport de la Banque du Canada, créé à la suite d'interviews avec les hauts dirigeants d'environ 100 entreprises du pays.

«D'autres cèdent au pessimisme, souvent en raison d'une possible montée du protectionnisme.»

Dans l'ensemble, les entreprises s'attendent à une croissance de leurs ventes plus rapide au cours des 12 prochains mois, grâce à la vigueur soutenue du secteur des services, de l'activité liée au marché de l'habitation et du tourisme.

Les sociétés croient aussi qu'elles obtiendront un coup de pouce supplémentaire alors que se dissipe l'impact négatif de l'écroulement des prix du pétrole.

«Les résultats tiennent en partie à la reprise attendue de l'activité dans les régions à l'épicentre du choc des prix du pétrole, où les entreprises prévoient maintenant que leurs ventes, après avoir reculé, connaîtront à tout le moins une légère croissance», indique le rapport pour expliquer cet optimisme.

Les entreprises du secteur des ressources naturelles ont indiqué qu'elles auraient besoin d'investir dans leurs activités, après avoir réduit leurs coûts pendant deux ans.

Le sondage révèle aussi un redressement des intentions d'investissements au cours de la prochaine année, principalement dans le centre et l'est du Canada, de même qu'une amélioration des intentions d'embauche dans la majorité des secteurs et des régions.

Selon l'économiste Brian DePratto, des Services économiques TD, les résultats de l'enquête suggèrent que les perspectives pour les investissements et les ventes à venir ont renoué avec leurs niveaux de 2014 - l'année où les prix du pétrole ont entamé leur plongeon.

«Le processus de guérison se poursuit», a écrit lundi M. DePratto, dans une note de recherche à ses clients.

«S'il y a une ombre au tableau, elle se trouve dans la hausse de l'incertitude dans la foulée de l'élection américaine. Néanmoins, le rapport d'aujourd'hui est conforme à une économie qui a mis les pires impacts du choc du pétrole derrière elle.»

Malgré les meilleures perspectives, les experts s'attendent toujours à ce que le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, laisse le taux d'intérêt directeur de l'institution inchangé à 0,5 pour cent lorsqu'il fera sa prochaine annonce à ce sujet, la semaine prochaine.

La banque centrale a aussi dévoilé lundi les résultats de son enquête réalisée auprès des responsables du crédit. Selon ce document, les conditions générales du crédit aux entreprises n'ont pratiquement pas changé au quatrième trimestre de 2016, par rapport au sondage précédent.