La ministre fédérale du Commerce international estime que si Donald Trump s'est engagé à «corriger» bien des choses à son arrivée à la Maison-Blanche, il ne relèvera aucune lacune dans la relation commerciale avec le Canada.

En entrevue avec La Presse canadienne mercredi, la ministre Chrystia Freeland a soutenu que la relation commerciale canado-américaine est «très équilibrée et mutuellement bénéfique».

C'est le message qu'elle dit envoyer aux républicains et autres décideurs de Washington à l'approche de la passation des pouvoirs.

La ministre Freeland s'est rendue dans la capitale américaine la semaine dernière afin de s'entretenir avec des sénateurs républicains, de même que des conseillers du président désigné.

Elle a fait la connaissance de l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrinch et du chef de la direction du fonds d'investissement Blackstone, Stephen Schwarzman, qui a été placé à la tête du forum stratégique et politique de M. Trump. Ce groupe de 16 chefs de la direction et autres dirigeants du monde des affaires devra mettre son expertise du secteur privé au service du futur président en matière de croissance économique et de création d'emplois.

Mme Freeland a également rencontré les républicains à la tête des puissants comités de l'agriculture et des finances, soit respectivement les sénateurs Pat Roberts et Orrin Hatch.

La ministre du Commerce international a saisi l'occasion pour leur rappeler que les 2,4 milliards de dollars de biens qui franchissent quotidiennement le 49e parallèle nord profitent aux deux pays. Elle a également ressorti les statistiques voulant que neuf millions d'Américains dépendent directement d'exportations canadiennes, tandis que le Canada est le principal client de 35 États américains. Elle exhorte par ailleurs les dirigeants d'entreprises canadiennes à marteler ce même message dans leur réseau de contacts américains.

Or, en ce qui concerne le Partenariat transpacifique (PTP), Ottawa adopte plutôt une approche passive. Le gouvernement de Justin Trudeau se montre prudent depuis que Donald Trump s'est engagé à retirer les États-Unis de cette entente de libre-échange entre 12 pays qui comptent pour 40 % de l'économie mondiale.

Le mois dernier, le Japon avait invité le Canada à lutter à ses côtés contre la montée du protectionnisme américain. La ministre Freeland refuse toujours de révéler si le Canada s'alliera aux Japonais en ce sens.

Depuis sa victoire électorale, Donald Trump n'a toutefois pas réitéré cette promesse, contrairement à celle concernant l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Mme Freeland indique par ailleurs que les négociations se poursuivent dans le dossier du bois d'oeuvre, mais qu'il lui est impossible de déterminer si une entente sera conclue avant l'assermentation de M. Trump, le 20 janvier.