L'organisme de certification Forest Stewardship Council a publié hier deux nouvelles normes sur le caribou des bois et sur le consentement des communautés autochtones dans l'espoir de dénouer la crise liée à ces deux enjeux qui empoisonne le climat dans l'industrie forestière.

« On trouve qu'on a un point de consensus sur ces deux enjeux », affirme François Dufresne, président de FSC Canada, en entrevue avec La Presse.

Les normes font suite à une année de consultations qui ont suscité 500 pages de commentaires.

Leur publication survient alors que s'intensifie le bras de fer entre Produits forestiers Résolu, la plus grande forestière du pays, et le mouvement écologiste.

La semaine dernière, 80 groupes environnementaux ont acheté une page de publicité dans le New York Times pour dénoncer une poursuite de 100 millions US intentée par Résolu aux États-Unis contre Greenpeace. Dans cette publicité, Résolu est accusée de vouloir « attaquer la liberté d'expression ».

En 2013, Résolu a perdu deux certificats FSC sur des territoires de coupe dans le nord du Lac-Saint-Jean, ce qui a entraîné la perte d'importants clients, sous la pression des groupes écologistes.

Les deux enjeux - la préservation du caribou et le consentement des autochtones - sont présents sur ces territoires et le FSC tente maintenant de tracer une piste pour une sortie de crise.

« Ce qui faisait peur à l'industrie, c'était l'apparence de droit de veto des communautés autochtones, dit M. Dufresne, alors que notre approche est une amélioration continue et la construction d'une relation de confiance durable entre les communautés autochtones et les détenteurs de permis FSC. Ça va être testé sur le terrain, beaucoup au Québec et en Ontario. »

Sur la question du caribou des bois, dit M. Dufresne, le FSC s'est appuyé sur les recommandations du comité de rétablissement de cette espèce menacée, tout en minimisant « les impacts socioéconomiques ». « Tembec, en Abitibi, a annoncé un plan d'aménagement du caribou, et ça sert de base pour exporter ça ailleurs », dit-il.