Le directeur parlementaire du budget (DPB) affirme que les dépenses du gouvernement libéral pour les trois premiers mois de l'exercice financier ont atteint leur plus haut niveau depuis au moins six ans.

Certaines de ces dépenses sont toutefois liées à des engagements pris par le précédent gouvernement conservateur, lit-on dans le rapport du DPB, publié jeudi.

Jean-Denis Fréchette y précise que les dépenses du gouvernement Trudeau ont été 5,7 % - ou près de 3,4 milliards - plus élevées au premier trimestre de l'exercice 2016-2017 qu'à la même période l'année précédente.

Les dépenses gouvernementales pour le premier trimestre se sont élevées à 62,9 milliards, alors qu'elles avaient été d'environ 59,5 milliards à la même période, l'an dernier.

Une bonne partie de ces dépenses, incluant une somme supplémentaire de 1,22 milliard pour les prestations pour enfants, vient cependant du gouvernement conservateur précédent.

Cependant, une augmentation additionnelle de 1,22 milliard est attribuable à une hausse de 19 % des dépenses en infrastructures.

Le rapport de M. Fréchette indique que la forte hausse, catégorisée parmi les subventions et contributions accordées aux entités extérieures, est «sans précédent» comparativement aux dernières années.

Les libéraux se sont engagés à verser 11,9 milliards pour les infrastructures à travers le pays au cours de l'exercice financier actuel, dans le but de stimuler l'économie. Il est cependant difficile de préciser quelle partie de ces dépenses est liée à des engagements pris par les libéraux et quelle autre vient des anciens engagements des conservateurs.

Les dépenses gouvernementales en infrastructures sont difficiles à analyser puisqu'elles sont effectuées sur de longues périodes et que les divers fonds et projets sont constamment reformulés et réannoncés.

Les données de 2016 sur les infrastructures ne seront pas disponibles avant plusieurs mois, mais les plus récents chiffres du gouvernement indiquent que seulement six des 862 projets approuvés jusqu'à maintenant ont été effectivement lancés.

Les libéraux ont malgré tout assuré qu'ils voulaient financer plus rapidement que dans le passé les projets d'infrastructures, afin de stimuler l'économie.

«Il y a davantage de pression pour faire sortir l'argent, a souligné l'assistant du DPB, Mostafa Askari. Il y a donc une approche différente quant à la façon dont le gouvernement gère ces fonds.»

Le DPB a également soutenu que les dépenses de fonctionnement avaient grimpé de 3,6 % au premier trimestre, comparativement au trimestre précédent, et ce, malgré une réduction des coûts de la main-d'oeuvre.

Le rapport indique aussi que les dépenses en immobilisations directes du gouvernement ont reculé de 10,5 %, une baisse attribuable à la complexité de l'échéancier d'acquisition au ministère de la Défense nationale.