Alors que la popularité des obligations d'épargne du Canada est en chute libre depuis plusieurs années, le gouvernement Trudeau serait sur le point de les éliminer, rapporte Radio-Canada.

Un rapport de la firme KPMG, commandé par le gouvernement précédent et remis l'année dernière au ministre des Finances Bill Morneau, concluait qu'il n'y avait « actuellement aucun motif économique valable justifiant le programme » et recommandait son retrait.

Le programme d'obligations d'épargne, de moins en moins utilisé par les épargnants en raison de ses rendements faméliques (0,7 %), coûte près de 60 millions par année aux contribuables, une somme supérieure à ce qu'il procure en revenus au gouvernement.

La valeur des fonds investis dans le programme atteignait 55 milliards en 1987, mais elle a maintenant fondu à 5,5 milliards. Environ 1 million de Canadiens investissent encore dans les obligations d'épargne chaque année.

UN COUSSIN

Même si la croissance de l'économie canadienne n'est pas aussi vigoureuse qu'il l'escomptait, le ministre des Finances Bill Morneau demeure convaincu qu'il sera en mesure de limiter le déficit fédéral à 29 milliards de dollars durant le présent exercice financier comme il l'avait prévu dans son premier budget.

Alors qu'il lançait hier les consultations prébudgétaires en prévision de son prochain budget, M. Morneau a indiqué qu'il avait incorporé un coussin financier suffisant dans son plan budgétaire en guise de prudence pour tenir compte de toutes les éventualités, y compris une croissance faible de l'économie.

Le ministre a aussi fait valoir que certaines des mesures du premier budget, notamment la nouvelle allocation canadienne pour enfants et les investissements dans les infrastructures, commencent à donner un peu de tonus à une économie qui en a besoin.

« Dans le dernier budget, nous avons fait des prévisions de croissance (1 %) et nous avons fait preuve de prudence. Maintenant, je peux dire que nous avons pris la bonne décision parce que c'est le cas. Le niveau de croissance est un peu plus bas que prévu. Mais nous allons continuer d'être prudents avec nos dépenses. » - Bill Morneau, ministre des Finances du Canada

Selon l'analyste Warren Lovely, de la Banque Nationale, le gouvernement Trudeau a bien fait de miser sur la prudence dans son premier budget. « Dans une conjoncture à croissance plus lente et très incertaine, un message ressort clairement : plus que jamais, il est payant d'être prudent. Il faut donc reconnaître au gouvernement fédéral du Canada le mérite d'avoir pris une assurance complémentaire dans son budget de mars. C'était une décision sage, protégeant les objectifs à court terme d'une croissance décevante », a-t-il affirmé.

Cela dit, M. Morneau n'a pas voulu écarter du revers de la main l'option de déposer un mini-budget en novembre lorsqu'il fera la mise à jour de la situation économique et financière du gouvernement fédéral.

« Nous allons demeurer vigilants en examinant les données économiques afin de voir ce que nous pouvons faire de plus pour les familles canadiennes », a dit le grand argentier du pays.