Le premier ministre Justin Trudeau estime que son gouvernement doit rétablir de meilleures relations entre le Canada et la Chine avant d'envisager de négocier un accord de libre-échange avec ce pays qui constitue maintenant la deuxième économie de la planète.

M. Trudeau effectuera un voyage d'une dizaine de jours en Chine à partir de la semaine prochaine afin de participer notamment au sommet des pays du G20. Mais il profitera de l'occasion pour approfondir les relations politiques, diplomatiques et économiques durant cette importante visite.

En point de presse hier, à l'issue d'une retraite de deux jours de son cabinet à Sudbury, M. Trudeau a toutefois laissé entendre que l'étapisme est la meilleure voie à suivre en matière de relations commerciales avec Pékin. Il ne compte pas, dans l'immédiat, suivre les traces de l'Australie - un pays du Commonwealth - qui a conclu un accord préliminaire de libre-échange avec la Chine en 2014, après plus de 10 ans de négociations.

« D'abord, on a beaucoup de travail à faire pour remettre les relations avec la Chine sur un bon pied. Pendant 10 ans, le gouvernement précédent avait un certain niveau d'inconstance dans ses relations avec la Chine. Il passait de chaud à froid, selon les dossiers et selon la journée. » - Justin Trudeau

« On sait qu'un pays petit comme le Canada, pour avoir une relation positive avec la Chine, il faut avoir un degré de prévisibilité. Il y a énormément de bénéfices potentiels au chapitre de l'économie. Mais il va falloir aussi qu'on soit très, très clairs que les droits humains, et la gouvernance, la démocratie, l'environnement et d'autres enjeux vont faire partie de notre dialogue avec la Chine », a ajouté le premier ministre.

Il s'agira de la toute première visite de M. Trudeau en Chine depuis qu'il est premier ministre. Il participera à son deuxième sommet des dirigeants du G20, à Hangzhou, les 4 et 5 septembre. Durant ce sommet, les leaders se pencheront sur les mesures qui pourraient être adoptées pour stimuler la croissance économique mondiale et les investissements, entre autres choses. M. Trudeau, qui sera accompagné du ministre des Finances Bill Morneau, fera aussi des escales à Pékin, Shanghai et Hong Kong. La visite s'étendra du 30 août au 6 septembre.

Dès son arrivée au pouvoir, M. Trudeau avait signifié son intention d'approfondir les liens commerciaux avec la Chine, alors que le Canada tente de faire des percées sur les marchés asiatiques en pleine croissance. L'effort pourrait un jour mener à un accord de libre-échange, un objectif que la Chine a déjà indiqué vouloir poursuivre.