Après des ententes plutôt laborieuses entre les gouvernements du Québec et du Canada en matière de financement de projets d'infrastructures, sous le gouvernement Harper, les premiers ministres Justin Trudeau et Philippe Couillard ont vanté leur rapidité à conclure une entente de 2,5 milliards de dollars en cette matière.

Les premiers ministres du Canada et du Québec ont en effet confirmé, mardi à Montréal, la signature d'une entente sur trois ans portant non seulement sur les infrastructures de transport en commun, mais également sur le traitement des eaux usées. Le tout fait suite aux investissements en la matière annoncés lors du dernier budget fédéral.

Le gouvernement fédéral y consacrera 1,2 milliard sur trois ans. Le reste devra provenir des municipalités concernées et du gouvernement du Québec. La part des municipalités pourra varier selon la taille de la municipalité, la complexité du projet et autres critères, a noté le premier ministre Couillard.

Plus précisément, 924 millions seront consacrés aux infrastructures de transport en commun et 364 millions aux projets liés à l'eau potable et au traitement des eaux usées.

Les Montréalais qui espéraient voir la ligne bleue du métro enfin prolongée devront attendre, puisque ce projet est repoussé à une éventuelle deuxième entente Canada-Québec.

Mais le transport en commun ne sera pas en reste. «On va pouvoir mettre à niveau et remplacer le matériel roulant, améliorer les stations de transport en commun, la construction et la remise en état des réseaux de traitement et de distribution d'eau potable», a précisé le premier ministre Couillard.

Cette entente Canada-Québec a été accueillie avec un soupir de soulagement dans le milieu municipal. Dans le passé, sous le précédent gouvernement de Stephen Harper, la négociation de ces ententes avait été si laborieuse que parfois, l'argent promis était resté sur la table.

C'est pourquoi le président de l'Union des municipalités du Québec, Bernard Sévigny, s'est dit enfin prêt à passer à l'attaque avec de nombreux projets. Les municipalités du Québec en ont pour 14 milliards «prêts à démarrer», a-t-il souligné.

«Au cours des dernières années, je vous dirais que les longues négociations entre Québec et Ottawa ont souvent eu pour effet de nous faire perdre du temps et de l'argent. L'impression que nous avions, c'est d'être sur le banc de punition», s'est plaint M. Sévigny.

«Aujourd'hui, grâce à cette nouvelle ère de collaboration qui se dessine entre les gouvernements du Canada et du Québec et les municipalités également, je pense que ce temps est certainement révolu», a opiné M. Sévigny, aussi maire de Sherbrooke.

Le maire de Montréal, Denis Coderre, a aussi exprimé son soulagement de voir cette précieuse entente enfin signée. «Trop souvent, on a fait les nouvelles parce que le Québec ne signait pas les ententes», a-t-il rappelé.