L'économie canadienne a surpassé les attentes en janvier en affichant sa meilleure croissance en près de cinq ans, ainsi qu'une quatrième progression mensuelle consécutive.

Le produit intérieur brut a progressé de 0,6% pendant le premier mois de l'année, stimulé par la fabrication, le commerce de détail et le secteur du pétrole et du gaz naturel, a indiqué jeudi Statistique Canada.

Le résultat était deux fois plus élevé que la croissance de 0,3% qu'attendaient en moyenne les économistes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters, et trois fois plus élevé que la croissance de 0,2% observée en décembre.

L'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, croit que le rapport de janvier annonce un changement de ton dans les discussions sur les perspectives économiques du Canada à court terme.

«Je crois que le secteur manufacturier, et les exportations de façon plus large, commencent finalement à atteindre leur pleine accélération, ce qui est attribuable, dans les deux cas, au secteur automobile en particulier, mais aussi à la faiblesse du dollar canadien», a-t-il observé.

«Mais même au-delà de ça, nous avons eu d'agréables surprises dans presque tous les secteurs de l'économie canadienne et je ne peux pas identifier un facteur en particulier.»

À plusieurs égards, cette situation est l'inverse de ce qui s'est passé dans l'économie il y a un an, a indiqué M. Porter.

«Maintenant, soudainement, plus rien ne va mal, ce qui est un revirement de situation assez admirable compte tenu que les prix du pétrole ont touché des creux de plusieurs années en janvier et que les marchés financiers ont éprouvé d'importantes difficultés en raison de l'inquiétude face à la faiblesse de la croissance», a souligné M. Porter.

L'économiste croit ainsi qu'une croissance de deux pour cent est atteignable cette année, avec les mesures de soutien annoncées la semaine dernière dans le budget fédéral.

Dans ses plus récentes prévisions, la Banque du Canada a prédit que l'économie avancerait de 1,4 pour cent cette année, mais cela ne tenait pas compte des nouvelles dépenses du budget, qui devraient, selon Ottawa, entraîner un déficit de près de 30 milliards $ cette année.

La banque centrale devrait présenter une mise à jour de ses prévisions lorsqu'elle dévoilera son prochain Rapport sur la politique monétaire, le 13 avril.

L'économiste Brian DePratto, de la Banque TD, a indiqué que son institution financière ne s'attendait pas à ce que la banque centrale hausse ses taux d'intérêt avant que l'année 2017 ne soit bien entamée.

«Avec une rotation de la croissance canadienne qui ne fait que commencer et des pressions inflationnistes à long terme apparemment faibles, la Banque du Canada voudra vraisemblablement garder son pied sur l'accélérateur aussi longtemps que possible pour appuyer le processus de rotation», a écrit M. DePratto dans une note.

Les industries productrices de biens ont vu leur production augmenter de 1,2% en janvier, notamment grâce à la croissance de 1,9% du secteur manufacturier.

Le secteur de l'extraction minière, l'exploitation en carrière et l'extraction de pétrole et de gaz a pour sa part avancé de 0,9%. Les hausses dans les activités d'extraction de pétrole et de gaz naturel, ainsi que dans les activités de soutien à l'extraction minière et à l'extraction de pétrole et de gaz naturel, ont plus que contrebalancé une baisse du secteur de l'extraction minière et l'exploitation en carrière.

Les industries productrices de services ont avancé de 0,4% en janvier, notamment grâce à la croissance de 1,5% du secteur du commerce de détail, tandis que le commerce de la vente de gros a cédé 0,2%.

Le secteur de la finance et des assurances a crû de 0,6% en janvier, tandis que le secteur public, qui regroupe les services d'enseignement, la santé et les administrations publiques, a gagné 0,2%.