La classe moyenne canadienne est gagnée par le pessimisme quand à l'avenir et craint le déclassement social, a révélé jeudi une étude menée à partir de la compilation d'une décennie de sondages.

Le pourcentage de Canadiens disant appartenir à la classe moyenne a baissé drastiquement entre 2002 et 2015, passant de 70% à 47%, selon l'étude réalisée par l'école de politique publique de l'université de Calgary.

Ce recul est similaire à la tendance observée aux États-Unis où plus de deux Américains sur trois se disaient membre de la classe moyenne en 2002, contre 46% en 2014, relève cette étude.

Près de la moitié des Canadiens âgés entre 25 et 44 ans ont dit avoir enregistré une baisse de leurs revenus entre 2014 et 2015, en raison de l'inflation notamment. Ils estiment également avoir gagné moins en 2015 que leur père quand ce dernier avait leur âge.

37 % des Canadiens estiment en outre que leur situation financière s'est dégradée au cours des cinq dernières années.

Intitulée «Comprendre la nouvelle prévision sur le déclin de l'économie et de la classe moyenne», cette étude a examiné et compilé les résultats d'enquêtes d'opinion réalisées pendant plus d'une décennie par l'institut de sondage Ekos portant sur la perception des Canadiens sur l'économie, les perspectives de la classe moyenne, l'immigration et le commerce extérieur. La dernière enquête examinée date d'octobre 2015, juste avant l'élection du parti libéral de Justin Trudeau, qui a mis fin à près d'une décennie de gouvernement conservateur.

Les inquiétudes sur l'avenir de l'économie ont aidé les libéraux à gagner les dernières élections fédérales, jugent d'ailleurs les auteurs de l'enquête, estimant que cette victoire apporte «un espoir» dans «une ambiance économique sombre».

Le gouvernement libéral du premier ministre Justin Trudeau a pris le pouvoir en novembre dernier dans un contexte économique morose. En récession au cours du premier semestre 2015, l'économie canadienne reste plombée par la chute des prix du pétrole avec en corollaire la montée du chômage.