La Banque Nationale estime que les perspectives sombres de l'économie canadienne pourraient forcer le gouvernement Trudeau à cumuler des déficits de 90 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années.

Dans un rapport, la banque avance que l'état des finances publiques s'aggravera étant donnés l'économie qui tourne au ralenti et les investissements de plusieurs milliards de dollars promis par les libéraux.

L'auteur de l'analyse, Warren Lovely, indique que si les prévisions économiques revues à la baisse de la banque s'avéraient, Ottawa pourrait perdre 50 milliards en revenus dans les quatre prochaines années.

Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux ont promis d'adopter des déficits dans les prochaines années afin d'investir 17,4 milliards dans les infrastructures - ce qui contribuera, selon eux, à créer de l'emploi et engendrer de la croissance économique.

Depuis son arrivée au pouvoir, cependant, le gouvernement Trudeau s'est distancié de son objectif de maintenir les déficits en dessous de 10 milliards alors que l'économie canadienne continue d'empirer en raison de la chute des prix de l'énergie.

Les libéraux s'étaient également engagés à équilibrer le budget pour la quatrième année de leur mandat, un objectif qui, selon M. Lovely, sera difficile à atteindre sans une augmentation des impôts ou des compressions dans les dépenses.

En novembre, le ministre des Finances Bill Morneau avait dit que le gouvernement avait «hérité» d'une situation fiscale bien pire que l'avaient laissé paraître leurs prédécesseurs conservateurs - dont découle la prévision d'un déficit de 3 milliards pour la présente année fiscale.

«Les diminutions répétées des prévisions de croissance nationale ont néanmoins porté un dur coup à l'équilibre budgétaire fédéral», a écrit M. Lovely dans son rapport, publié mercredi.