Le premier ministre Justin Trudeau a discuté, jeudi, avec les représentants des plus grandes entreprises de l'industrie pétrolière canadienne à l'occasion d'une rencontre organisée à Calgary.

M. Trudeau, le ministre fédéral des Ressources naturelles, Jim Carr, et la première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, ont pris part à une table ronde d'une heure avec des producteurs de pétrole et de gaz naturel. Ils ont aussi participé à une réunion avec les fournisseurs de biens et services du secteur pétrolier.

Après la rencontre, le président et chef de la direction de Suncor, Steve Williams, a déclaré que le premier ministre s'était montré encourageant, mais n'avait offert aucune garantie concernant les projets d'oléoducs.

Des dirigeants de Shell, Husky Energy, Cenovus Energy, Canadian Natural Resources, Imperial Oil et Encana étaient également présents lors des discussions de jeudi.

Avant la réunion, Justin Trudeau avait affirmé qu'il était heureux d'être mis au courant des inquiétudes de l'industrie et de découvrir comment le gouvernement fédéral pouvait aider cette dernière en ces temps difficiles.

Le secteur pétrolier albertain espère que M. Trudeau a sérieusement l'intention de lui prêter main-forte pour acheminer ses produits jusqu'aux côtes afin qu'ils soient expédiés vers les marchés étrangers.

La pièce maîtresse de ce plan est le projet Énergie Est, un oléoduc controversé ayant soulevé la colère de plusieurs acteurs le long de son trajet proposé entre l'ouest et l'est du Canada.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, compte parmi ceux qui font pression sur Justin Trudeau pour que celui-ci défende l'oléoduc au lieu de jouer l'arbitre entre les différents camps.

M. Trudeau a indiqué qu'il voulait laisser le processus d'approbation de l'Office national de l'énergie suivre son cours.

«Nos prédécesseurs ont politisé le processus», a-t-il déploré en point de presse, jeudi après-midi, précisant qu'il ne ferait pas de commentaires sur un projet en cours et qu'il ne le jugerait pas à l'avance.

«Il faut avoir confiance en nos agences environnementales et on va leur laisser faire leur travail sans ingérence politique.»

Interrogé sur la possibilité d'une taxe sur le carbone qui serait nationale, M. Trudeau a fait remarquer qu'il en serait question lors de la prochaine rencontre avec les premiers ministres des provinces et des territoires, d'ici quelques semaines.

«J'ai hâte de rencontrer mes homologues pour discuter de comment on pourrait en arriver à un cadre pancanadien qui va fixer un prix sur le carbone», a-t-il fait valoir.

Mais il croit que cette initiative devrait être laissée entre les mains des premiers ministres, comme Mme Notley, «qui ont compris que on ne peut plus séparer l'environnement et l'économie», a-t-il déclaré.