L'économie canadienne a recommencé à croître en novembre, progressant de 0,3%, ce qui représentait son premier signe de vie depuis août, pour lequel elle avait affiché une croissance de 0,1 %.

Les données précédentes de Statistique Canada avaient fait état d'une croissance nulle en octobre et d'une contraction de 0,5% en septembre.

« Enfin, un rapport dépourvu de drame », a lancé Jimmy Jean, économiste principal chez Desjardins.

« Après quelque mois de performance économique difficile, nous avons finalement un rapport sur le PIB que nous pouvons qualifier de satisfaisant. »

La croissance du produit intérieur brut de novembre était essentiellement attribuable à l'activité dans le commerce de détail et de gros, dans l'extraction de pétrole et de gaz naturel et dans le secteur manufacturier, a précisé l'agence fédérale.

Le commerce de gros a rebondi pour s'apprécier de 1,3% en novembre, après avoir diminué lors des quatre mois précédents, a précisé le rapport.

Le commerce de détail a pour sa part avancé de 1,2% après avoir enregistré une contraction de 0,2 % en octobre. La production des fabricants a gagné 0,4% après avoir diminué lors des deux mois précédents, a souligné Statistique Canada.

La Banque du Canada avait dit souhaiter voir ces gains se concrétiser, a noté M. Jean.

L'extraction de l'ensemble des ressources naturelles a avancé de 0,6% en novembre, a précisé le rapport. Celle du pétrole et du gaz naturel s'est appréciée de 2,1%, ce qui a aidé à contrebalancer un recul de 2,3% de l'extraction minière et de l'exploitation en carrière.

Le secteur de la finance et de l'assurance a aussi exercé une pression à la baisse sur le produit intérieur brut en se contractant de 0,3%. Ce mouvement à la baisse était le quatrième en autant de mois.

L'économie canadienne traverse une période difficile ces derniers temps, touchée par les effets négatifs nets du plongeon des prix des matières premières, qui a débuté vers la fin 2014.

La croissance du produit intérieur brut s'annonce faible pour l'ensemble du quatrième trimestre, et plusieurs économistes ont réduit leurs attentes pour les trois derniers mois de l'année.

Les experts misent sur une faible croissance - si croissance il y a - mais M. Jean note que le premier trimestre de 2016 semble s'orienter dans une bonne direction, d'après les données dévoilées vendredi.

« (Le quatrième trimestre) est d'ores et déjà considéré comme une déception », a-t-il ajouté.

La Banque du Canada a récemment réduit sa prévision de croissance du PIB pour le quatrième trimestre, la faisant passer à 0,3%, en baisse par rapport à 0,7% précédemment. Plus tôt en janvier, la banque centrale a aussi réduit sa prévision de croissance pour le premier trimestre de 2016 à 0,8 %, et celle pour le deuxième, à 1,4%.

L'économie canadienne s'est contractée pendant les deux premiers trimestres de 2015 - ce qui, par définition, constitue une récession. Son activité avait diminué de 0,7 % pendant le premier trimestre, puis de 0,3% pendant le deuxième.

Au troisième trimestre de 2015, l'économie du Canada a cependant rebondi en affichant une croissance de 2,3%.