De Vancouver à Montréal, la faiblesse du dollar canadien s'avère une bénédiction pour le secteur touristique.

Ébranlé par le bas prix du pétrole et une chute internationale du prix des ressources, le huard coûte environ 70 cents aux Américains, les incitant à voyager au nord de la frontière.

La présidente-directrice générale de l'Association des Hôtels du Grand Montréal, Eve Paré, affirme qu'il y a une augmentation des réservations de dernière minute, faites par des Américains qui s'organisent des escapades d'un weekend.

En décembre, les hôtels de la région de Montréal ont fait plus de 40 millions de dollars, une hausse de plus de 9 % par rapport à l'année précédente, selon Mme Paré.

Dans les bureaux de Tourisme Montréal, on a constaté cet été, entre juin et août, une augmentation de 10 % du nombre de touristes américains.

Katie, une étudiante de 20 ans de l'Université McGill originaire de l'État de New York, affirme que la situation économique l'aide à payer ses frais d'étude, qui lui reviennent à « pratiquement rien ». Lors d'une courte escapade avec son ami Jack, 21 ans, les deux ont dit avoir dépensé plus qu'à l'habitude dans des restaurants.

À la place Jacques-Cartier, dans le Vieux-Montréal, Adriana Carvalho, une touriste brésilienne de 43 ans, a raconté que son compagnon et elle prévoyaient d'abord visiter les États-Unis, mais qu'ils avaient changé d'idée à la dernière minute, pour profiter du taux de change avantageux. Le réal brésilien vaut 34 cents au Canada, alors qu'il en vaut 24 aux États-Unis.

ll y a aussi le ski qui les a attirés au Québec, ainsi que la possibilité d'acheter certaines choses qu'il n'y a pas au sud de la frontière, comme de la fourrure.

En Colombie-Britannique, Tourism Whistler, qui recense les séjours dans les hôtels du centre de villégiature au nord de Vancouver, indique que novembre et décembre 2015 ont été les mois les plus occupés jamais comptabilisés et que le dollar canadien est un « énorme incitatif » pour les Américains.

« L'humeur est très positive », a affirmé la porte-parole Patricia Westerholm, mentionnant au passage que les conditions de ski ont été fantastiques. « Cette énergie est vraiment palpable dans le complexe. »

Elle précise que l'organisation ne comptabilise pas le commerce en général, mais que les commerçants ont effectivement constaté une importante augmentation de la clientèle.

Joey Gibbons, le propriétaire de Gibbons Whistler, qui possède cinq bars, une brasserie et une distillerie, a affirmé qu'il y avait aussi plus de Canadiens au complexe couru pour ses pentes de ski.

« Les Canadiens comparent le huard avec le dollar américain chaque jour, donc ils viennent à Whistler plutôt que d'aller à Hawaï », a-t-il soutenu.

« Lorsque les Américains arrivent ici et réalisent l'aubaine et que leur économie est forte, ils achètent du champagne et des bons vins. »

La combinaison entre la valeur du dollar et les excellentes conditions de ski a été parfaite, a-t-il ajouté.