Le ministre fédéral des Finances estime que la croissance de l'économie canadienne est plus lente que ce qu'avait prévu le gouvernement conservateur sortant.

Au cours d'une allocution très courue devant la Chambre de commerce de Halifax, lundi, Bill Morneau a admis que les projections de son ministère au chapitre de la croissance économique depuis le dernier budget, au printemps 2015, doivent être revues à la baisse à cause de la chute constante des prix du pétrole.

Le baril de brut vaut actuellement deux fois moins qu'en 2014.

Le premier ministre Justin Trudeau avait alors annoncé qu'un gouvernement libéral afficherait des déficits de 10 milliards $, au maximum, au cours des deux prochaines années, afin d'injecter des milliards de dollars dans les infrastructures pour stimuler une économie stagnante.

Le ministre Morneau n'a cependant pas précisé si, dans les circonstances, le déficit fédéral serait plus élevé que ce que les libéraux avaient promis en campagne électorale.

Mais il a donné certains indices laissant croire que cela perturbe les plans budgétaires.

«Nous savions lorsque nous faisions campagne que nous faisions face à un environnement de lente croissance, a-t-il dit. Le défi est plus grand qu'anticipé.»

Le ministre a aussi dit qu'il y avait de l'espoir que le prix du pétrole augmente, mais pour l'instant, une baisse des recettes fiscales signifie que son ministère s'attend à une réduction du PIB de 15 milliards $ par an, dès cette année, comparé à ce qui avait été projeté dans le dernier budget.

«C'est un point de départ et il est important d'avoir une vision honnête d'où nous partons.»

M. Morneau n'a pas non plus précisé, lundi, si la lente croissance de l'économie pousserait le gouvernement à réduire ses investissements dans les infrastructures.

Le ministre des Finances amorce sa tournée de consultations en vue de l'élaboration de son tout premier budget, qui sera déposé au cours des prochains mois.