Même s'il tient à resserrer les liens avec les pays de la région du Pacifique, le gouvernement Trudeau ne profitera pas de la tenue du sommet de l'APEC qui commence mercredi pour confirmer s'il compte entériner ou non le Partenariat transpacifique (PTP) conclu alors que la campagne électorale battait son plein au Canada.

La ministre du Commerce international Chrysta Freeland, qui accompagne le premier ministre Justin Trudeau à ce sommet, tout comme le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion, a indiqué mardi que le gouvernement libéral tient d'abord à consulter adéquatement les Canadiens avant de prendre une décision finale au sujet de cet accord.

Le TPP a été conclu par 12 pays (le Canada, l'Australie, le Brunei, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam) en octobre au terme de plus de quatre ans de négociations. L'accord, qui doit être entériné par tous les signataires avant d'entrer en vigueur, vise à créer la plus grande zone de libre-échange du monde entre ces 12 pays qui représentent environ 40 % de l'économie mondiale.

Or, la Chine s'oppose à ce projet, ayant été écartée des négociations, et elle compte profiter de la tenue du sommet de l'APEC pour relancer son projet concurrent de zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (FTAAP) avec les pays membres de l'organisation. La Chine compte d'ailleurs présenter à Manille les résultats d'une étude sur les retombées d'une entente FTAAP.

Les 21 membres de l'APEC produisent plus de 50% de la richesse de la planète et génèrent près de la moitié des échanges commerciaux internationaux.

En conférence de presse, mardi, la ministre Chrysta Freeland et le ministre Stéphane Dion ont a indiqué avoir déjà annoncé à certains pays qui sont signataires du TPP et qui sont membres de l'APEC que le Canada prendra le temps qu'il faut pour étudier ce volumineux accord de 6000 pages.

« Tout le monde comprend que nous sommes un gouvernement favorable au commerce. Et tout le monde comprend que ce n'est pas nous qui avons négocié cette entente et qu'on s'est engagé durant la campagne électorale à avoir des consultations sérieuses et approfondies avec les Canadiens. Nous avons pris l'engagement d'être un gouvernement ouvert. Ces consultations seront donc ouvertes et transparentes », a indiqué le ministre Dion, précisant qu'une ratification rapide n'est pas nécessaire.

Mme Freeland a ajouté qu'un débat aura ensuite lieu au Parlement et que les députés pourront se prononcer sur l'accord au cours des prochains mois.

« Il est évident pour nos partenaires qu'après avoir vu le document de 6000 pages il y a seulement 12 jours et que nous formons le gouvernement depuis seulement 13 jours, nous avons besoin de revoir le texte nous-mêmes, de consulter abondamment les Canadiens et les groupes intéressés et faire un examen parlementaire », a-t-elle dit.