Le ministre des Finances Bill Morneau compte présenter une mise à jour économique et financière en décembre, une fois que les travaux parlementaires auront repris.

M. Morneau, qui accompagnera le premier ministre Justin Trudeau au sommet du G20 qui aura lieu la semaine prochaine en Turquie, a indiqué que les Canadiens auront alors l'heure juste sur l'état des finances publiques.

Le grand argentier du pays a fait cette annonce tandis que le directeur parlementaire du budget, Jean-Denis Fréchette, a publié un rapport dans lequel il a affirmé que le gouvernement Trudeau doit s'attendre à des déficits plus élevés que prévu à cause de l'«affaiblissement de l'économie», d'autant plus que les libéraux ont promis des investissements massifs dans les infrastructures durant la campagne électorale.

En campagne électorale, les libéraux ont promis d'investir 60 milliards de dollars de plus au cours de la prochaine décennie dans les infrastructures - portant le montant des investissements fédéraux à 125 milliards de dollars sur 10 ans - une mesure qui entraînerait des déficits « modestes » de 10 milliards de dollars durant les deux premières années et de cinq milliards de dollars la troisième année. Le déficit serait éliminé en 2019-2020.

En point de presse, mardi, le ministre Morneau a indiqué que le rapport du directeur parlementaire du budget est conforme aux attentes du nouveau gouvernement libéral.

«Ce n'est pas vraiment une surprise de voir que le rapport est plus pessimiste que le dernier qui avait été publié par le directeur parlementaire du budget. Durant la dernière campagne, nous étions préoccupés par l'état de santé de l'économie canadienne. Nous le sommes toujours. C'était d'ailleurs l'un des fondements de notre programme électoral à savoir qu'il faut trouver un moyen de soutenir la croissance au Canada », a-t-il affirmé.

M. Morneau n'a toutefois pas voulu indiquer si les nouvelles prévisions contenues dans le rapport du directeur parlementaire du budget feront dérailler son plan de rétablir l'équilibre budgétaire.

Dans son rapport, M. Fréchette a soutenu que le nouveau gouvernement libéral pourrait avoir du mal à respecter cette promesse électorale de rétablir l'équilibre budgétaire durant la quatrième année de son mandat.

En juillet, le directeur parlementaire du budget prévoyait un surplus de 1,2 milliard en 2015-16, mais des déficits, pour les quatre années suivantes, de 2,0 à 3,0 milliards de plus que ce qu'elle avait prévu en avril.

Mais ces prévisions ne tiennent pas compte de l'impact sur les finances publiques qu'auront les dépenses supplémentaires promises par les libéraux dans leur plateforme électorale. Le Parti libéral avait présenté son cadre financier en se basant sur la mise à jour du DPB, en juillet, des perspectives que le gouvernement avait présentées dans son budget de 2015.

«L'économie s'est contractée de manière inattendue au premier semestre de 2015, écrit le DPB. Encore une fois, le Fonds monétaire international a revu à la baisse ses perspectives concernant l'économie mondiale. Le DPB a également révisé à la baisse ses perspectives concernant les prix du pétrole et des produits de base, et prévoit maintenant une correction plus importante de l'investissement résidentiel.»