La Banque du Canada a révisé à la baisse ses prévisions de croissance économique pour 2016 et 2017, mercredi, tout en maintenant son taux d'intérêt directeur inchangé à 0,5%.

La banque centrale n'a pas modifié ses prévisions pour 2015 faites en juillet, mais elle a réduit ses projections pour les deux prochaines années, pointant du doigt la faiblesse persistante des prix des matières premières, laquelle a eu un impact sur les investissements des entreprises et sur les exportations de ressources naturelles.

Il faudra encore plusieurs années avant que le Canada ne se soit complètement ajusté à cet environnement de faibles prix pour les matières premières, a prédit la banque.

«L'économie canadienne connaît en ce moment une série complexe d'adaptations», a observé la Banque du Canada dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire, aussi dévoilé mercredi.

«Une longue période de détérioration de la compétitivité, marquée par la Grande Récession, a provoqué la destruction de nombreuses firmes et déprimé les investissements des entreprises à l'extérieur du secteur de l'énergie, ce qui s'est traduit par une réduction appréciable des capacités du secteur hors ressources.»

«C'est dans ce contexte que l'économie canadienne doit s'ajuster à la baisse des prix des produits de base.»

La banque calcule toujours que la croissance économique du pays - mesurée par le produit intérieur brut réel - progressera de 1,1% en 2015.

La prévision de croissance révisée de la banque centrale pour 2016 est passée à 2,0%, comparativement à 2,3% précédemment, tandis que celle pour 2017 a été abaissée à 2,5%, par rapport à 2,6% précédemment.

En expliquant sa décision de conserver son taux d'intérêt à un jour à 0,5%, la banque a noté que l'inflation et l'activité économique avaient essentiellement évolué comme prédit, même si les bas prix du pétrole continuent de peser sur l'économie.

Selon la Banque du Canada, l'économie du pays rebondit de la récession technique qu'elle a connue au début 2015.

Cette reprise, a ajouté la banque, est appuyée par des «signes de vigueur» attendus dans les secteurs autres que celui des ressources naturelles, grâce à la solide croissance aux États-Unis.

«Le dynamisme de l'économie se reconstitue», affirme-t-elle dans son rapport.

Mais elle a averti que l'expansion des industries hors ressources ne parviendrait pas à contrebalancer complètement l'impact des prix du pétrole.

L'économie s'est contractée pendant les deux premiers trimestres de 2015, après que les cours du brut eurent plongé de plus de moitié. Le PIB a reculé de 0,8% au premier trimestre, puis de 0,5% au deuxième.

La banque centrale a une fois de plus qualifié les robustes dépenses des ménages de facteur clé dans l'activité économique du pays. Conséquemment, elle s'est inquiétée du fait que leurs taux d'endettement se soient encore élevés.

L'économie canadienne obtient un coup de pouce avec la faiblesse du dollar canadien et les deux diminutions du taux directeur de la banque centrale annoncées plus tôt cette année.

La banque s'attend à ce que le PIB atteigne en moyenne environ deux pour cent pendant les deux derniers trimestres de 2015, malgré les difficultés du secteur des ressources.

L'économie devrait notamment être stimulée par «l'incidence positive, sur la consommation, des versements rétroactifs de la prestation universelle pour la garde d'enfants» du gouvernement conservateur, a estimé la banque.

Les prévisions de la banque centrale contenues dans son rapport trimestriel reposent sur les plans précédemment annoncés par le gouvernement fédéral - et non sur les promesses électorales du nouveau gouvernement libéral.

La prochaine annonce de la Banque du Canada au sujet de son taux directeur est prévue pour le 2 décembre.