Les réactions sont mitigées au sein de la communauté d'affaires, qui faisait preuve d'un optimisme prudent, mardi, au lendemain de l'élection d'un gouvernement libéral majoritaire à Ottawa.

Si elles accueillent favorablement la stabilité d'une majorité aux Communes, les associations patronales se questionnent toutefois quant à l'intention du parti de Justin Trudeau de déposer trois budgets à l'encre rouge.

Pour la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCC), le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), les déficits représentent souvent les taxes et impôts de demain.

Néanmoins, une grande partie des sommes dépensées viseront à doubler les investissements en infrastructures sur 10 ans, qui atteindront 125 milliards $, une mesure qui est généralement bien reçue par les trois associations.

Le CPQ prévient toutefois que le gouvernement Trudeau devra faire preuve de vigilance afin d'éviter que les dépenses soient «improductives», ce qui, à long terme, se traduirait par un déficit structurel.

Si elle salue la promesse du plein rétablissement des crédits d'impôt aux fonds de travailleurs, la FCCQ se questionne sur le déploiement de certaines mesures fiscales, comme l'augmentation des impôts des mieux nantis ainsi que l'annulation de la bonification du compte d'épargne libre d'impôt (CELI).

La FCEI, qui milite pour des budgets équilibrés, a de son côté salué l'intention d'abaisser de deux points de pourcentage, à neuf pour cent, le taux d'imposition des PME ainsi que l'engagement à diminuer les cotisations à l'assurance emploi.