La faiblesse actuelle du secteur de l'énergie a forcé les économistes de la Banque Royale à réviser à la baisse leurs prévisions pour l'économie canadienne, mais les craintes d'une récession leur apparaissent «injustifiées».

Selon les Services économiques RBC, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel devrait être de 1,2 pour cent cette année - alors qu'ils misaient en juin sur une croissance de 1,8 pour cent. Le groupe s'attend aussi à ce que la croissance de 2016 s'établisse à 2,2 pour cent, soit 0,4 point de moins que dans ses prévisions précédentes.

Même si l'économie s'est légèrement contractée pendant les deux premiers trimestres de l'année, la profondeur de ce déclin était marginale et sa faiblesse se concentrait surtout dans le secteur de l'énergie.

Les experts de la Banque Royale croient que l'activité économique positive à l'extérieur du secteur de l'énergie va contrebalancer l'élan perdu dans la première moitié de l'année.

Les économies provinciales devraient continuer à être divisées entre celles qui produisent du pétrole et celles qui le consomment. Les conséquences du plongeon des prix du pétrole réduisent de façon prononcée les perspectives économiques de l'Alberta, de la Saskatchewan et de Terre-Neuve-et-Labrador.

L'avenir est plus rose pour l'Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec, ainsi que pour la plupart des autres provinces consommatrices de pétrole - même si la reprise de leur croissance se produit généralement plus tard qu'espéré.

«Les récents déboires de l'économie canadienne ont suscité de nombreuses rumeurs à l'égard d'une récession, que nous croyons injustifiées», a affirmé dans un communiqué le premier vice-président et économiste en chef de la Royale, Craig Wright.

«Le gain de 0,5 pour cent du PIB en juin et, surtout, la vigueur du marché de l'emploi du Canada, suggèrent un retour à une croissance positive au troisième trimestre.»

Même si le taux de chômage du pays a grimpé à 7,0 pour cent en août après avoir été pendant six mois à 6,8 pour cent, la banque a noté que le marché du travail continuait à générer environ 14 000 nouveaux emplois par mois depuis le début 2015.

Le rapport de la Royale a aussi observé une reprise des dépenses des consommateurs au deuxième trimestre de 2015 - notamment une augmentation des achats de biens durables, incluant les véhicules automobiles.

«Les Canadiens ont continué de profiter des faibles taux d'intérêt sur les emprunts au cours de la première moitié de 2015, la croissance de l'endettement des ménages canadiens ayant atteint son plus haut niveau en plus de deux ans», a ajouté M. Wright.

«Toutefois, les taux d'intérêt historiquement bas et, dans une moindre mesure, les gains soutenus en matière de revenus, ont rendu le service de cette dette exceptionnellement facile.»

Par ailleurs, la Banque Royale a souligné que les faibles niveaux d'activité dans plusieurs secteurs au Québec avaient entraîné un ralentissement de l'économie de la province au printemps, mais que cet épisode temporaire serait suivi d'une croissance plus forte.

L'institution financière a réduit sa prévision à l'égard de la croissance annuelle du PIB réel du Québec à 1,3 pour cent pour 2015. Sa prévision de juin s'établissait à 1,8 pour cent. La Royale prévoit toutefois que la croissance de l'économie du Québec s'accélérera en 2016 pour atteindre 1,9 pour cent.