La croissance des exportations canadiennes a aidé à réduire le déficit commercial du pays en juillet, ce qui vient raffermir l'idée que l'économie soit en voie de renouer avec la croissance pendant la deuxième moitié de l'année.

Le déficit commercial du Canada a rétréci à 593 millions de dollars en juillet, alors qu'il s'était établi, après révision, à 811 millions en juin, a indiqué jeudi Statistique Canada. Le déficit de juin avait d'abord été évalué à 476 millions.

Les économistes s'attendaient à un déficit de 1,3 milliard pour le mois de juillet, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

«Il n'y a pas deux manières d'interpréter cela, c'est un solide rapport», a affirmé Benjamin Reitzes, économiste principal à la Banque de Montréal.

«Il semble que la meilleure croissance américaine et la faiblesse du dollar canadien pourraient bien donner un coup de pouce au commerce, finalement», a-t-il ajouté.

La publication des données sur les échanges commerciaux fait suite à celle, mardi, des chiffres sur le produit intérieur brut, qui ont confirmé que le pays avait glissé en récession au cours de la première moitié de l'année, puisque l'activité économique s'est contractée pendant chacun des deux premiers trimestres de 2015.

Cependant, Statistique Canada a noté que l'économie avait affiché une croissance pendant le mois de juin, ce qui fait dire à certains analystes que la récession pourrait être de courte durée, voire déjà terminée.

La Banque du Canada, qui doit faire sa prochaine annonce sur son taux d'intérêt directeur la semaine prochaine, a prédit que l'économie grimperait au rythme annuel de 1,5% au cours du troisième trimestre, avant d'accélérer la cadence vers une croissance de 2,5% pendant les trois derniers mois de l'année.

L'économiste Nick Exarhos, de la Banque CIBC, estime que les données sur le commerce pour le mois de juillet suggèrent que la croissance économique pourrait être supérieure à celle prévue par la banque centrale.

«Après la solide fin du deuxième trimestre - avec la croissance de 0,5 pour cent de juin pour le produit intérieur brut mensuel -, le gain des exportations hors du secteur de l'énergie et la progression en volumes réels pavent la voie à une saine lecture pour juillet», a-t-il affirmé.

«Cela devrait être suffisant pour garder le gouverneur (Stephen) Poloz sur les lignes de côté, alors que le quatrième trimestre sera la clé dans l'analyse technique de la trajectoire de l'économie et de la politique monétaire à l'approche de 2016.»

La Banque du Canada a réduit son taux directeur deux fois depuis le début de l'année dans le but de stimuler l'économie, qui éprouve des difficultés en raison du plongeon des cours du pétrole brut depuis un an.

Les exportations canadiennes ont crû de 2,3% à près de 45,5 milliards et se concentraient surtout dans les secteurs autres que celui des produits énergétiques. En excluant les produits énergétiques, les exportations ont progressé de 4,0 pour cent.

Les ventes de véhicules automobiles et de leurs pièces se sont améliorées de 9,9% à 7,6 milliards en juillet, stimulées par les exportations d'automobiles et de camionnettes, alors que les interruptions de production planifiées de plusieurs usines automobiles ont été plus courtes qu'à l'habitude.

Les exportations de biens de consommation ont gagné 7,3% à 6,4 milliards, tandis que celles d'aéronefs et autre matériel et pièces de transport ont pris 19,2% à 2,4 milliards.

Les exportations des produits énergétiques ont glissé de 5,7% à 7,3 milliards.

Entre-temps, les importations du Canada ont progressé de 1,7% pour totaliser près de 46,1 milliards.

Les importations de produits énergétiques ont avancé de 12,8% à 3,0 milliards, tandis que celles d'aéronefs et d'autres matériel et pièces de transport ont gagné 22,9% à 1,7 milliard.

Les importations de matériel et pièces électroniques et électriques se sont accrues de 4,4% à 5,5 milliards.