Le salaire minimum de l'Alberta, actuellement l'un des plus bas au pays, deviendra l'un des plus élevés cet automne.

La ministre de l'Emploi de l'Alberta, Lori Sigurdson, a annoncé lundi que le salaire minimum augmenterait d'un dollar de l'heure pour atteindre 11,20 $, le 1er octobre.

À ce moment, l'Alberta deviendra la province ayant le troisième salaire minimum le plus élevé au Canada après les Territoires du Nord-Ouest (12,50 $) et l'Ontario (11,25 $ au 1er octobre). Au Québec, la rémunération horaire minimale a été augmentée à 10,55 $ le 1er mai dernier.

L'Alberta était auparavant au bas du classement national, aux côtés de la Saskatchewan, avec un salaire horaire de 10,20 $.

La ministre Lori Sigurdson a rappelé lundi qu'il s'agissait d'une première étape en vue de réaliser la promesse électorale néo-démocrate d'atteindre le salaire horaire minimal de 15 $ d'ici 2018.

Elle a précisé que le gouvernement provincial allait supprimer la différence de salaire minimum des employés avec pourboires en 2016, mais que d'ici là, il serait majoré à 10,70 $ de l'heure le 1er octobre.

L'Alberta est l'une des cinq provinces à pratiquer une différenciation salariale, tout comme le Québec, où les travailleurs avec pourboires ont droit à un salaire minimum de 9,05 $.

«Nous croyons que le salaire minimum doit permettre de payer les besoins les plus basiques, a affirmé la ministre de Sigurdson lundi. Rémunérer les gens avec un salaire minimum décent se traduira en une meilleure qualité de vie pour les travailleurs à faible revenu et, par extension, une meilleure qualité de vie pour leur famille et pour tous les Albertains.»

L'augmentation du salaire minimum est l'une des nombreuses initiatives du gouvernement néo-démocrate dirigé par Rachel Notley en vue de redéfinir les façons albertaines de recueillir des fonds et de les dépenser. Le Parlement a déjà adopté une loi pour augmenter les taxes des grandes entreprises de deux pour cent - pour atteindre 12 pour cent - ainsi que pour augmenter l'impôt sur le revenu des sept pour cent les plus riches de la province.

L'annonce de lundi arrive à la suite de semaines d'intenses débats sur la hausse rapide du salaire minimum.

Les associations de gens d'affaires se sont alliés aux partis d'opposition Wildrose et progressiste-conservateur pour s'élever contre ces mesures, avertissant qu'elles allaient mener à des augmentations des prix et à plusieurs pertes d'emploi.

Quant aux syndicats, ils se sont rangés du côté des néo-démocrates, qui estiment que ces augmentations bénéficieront à tous, car cet argent recirculera dans l'économie provinciale.